Bel hiver. Vendredi 17 décembre. Mariage et gaz lacrymogène.

, par Rosalie Merteuil

Le centre-ville est envahi de nombreuses grosses cylindrées. Porsche. Maserati. BMW. Lamborghini. Rolls pour les futurs époux et autres vroum vroum à grand spectacle.
Centre ville bloqué, bus à l’arrêt, place Jean Jaurès version salon de l’Auto, tirs de mortier en sus. Ça dérape à l’intérieur de la mairie. Bombe lacrymo ? La tension monte. La police municipale débordée. La police nationale intervient en appui. La tension ne retombe pas. Pour finir, jets de grenades lacrymogènes. Le tout à deux pas de la patinoire. Bel hiver.
Des adultes et des enfants fortement exposés.
Comment peut-on en arriver là ?

On incriminera avec raison les dizaines d’invités qui ont pénétré dans le centre ville avec l’intention de parader en grosses cylindrées au mépris des règles édictées préalablement aux futurs époux. On incriminera avec raison ceux qui n’entendaient pas tenir compte le moins du monde de la sécurité des dionysiens.

D’autres incrimineront l’attitude des forces de l’ordre, PM et PN réunis… Qui, pour ce que beaucoup ont vu à l’extérieur, force est de reconnaître qu’ils ont fait preuve d’un certain sang-froid. On ne saura pas en revanche ce qui s’est passé à l’intérieur de la mairie, le système vidéo pourrait peut-être apporter des éléments complémentaires…

Chacun peut se renvoyer la balle mais il est une responsabilité à établir. C’est celle de la municipalité.

En effet, s’il n’est pas question de dédouaner l’attitude des invités de ce mariage, la municipalité ne pouvait ignorer le nombre très important de participants prévus.
Et qui dit nombre de participants important dit aussi (heureusement ce n’est pas automatique) un risque potentiel de pénétration sur le plateau semi-piéton par de nombreux véhicules.

Si gouverner c’est prévoir, il était de votre responsabilité d’envisager (n’est-ce pas Mme Voralek ?) la présence d’agents de la police municipale aux bornes d’entrée du centre-ville. Y en avait-il ? En nombre suffisant ? D’autant que la veille, en conseil municipal, le maire s’était félicité d’un effectif atteint de plus de 70 policiers municipaux…

Alors, en dernière analyse, ces incidents qui ont pris une dimension, à l’occasion d’un mariage, que l’on n’avait jamais connu jusqu’ici en centre ville et qui aurait pu être dramatique, sont bien de la responsabilité de la municipalité. A moins de croire naïvement à l’autodiscipline des uns et des autres.

Ce jour là, l’imprévoyance de la municipalité aurait pu virer au drame.

Et ce n’est pas le nombre de PV distribué et les euros sonnants et trébuchants dont la municipalité, par la voix de Mme Voralek, se gargarise qui pourront faire oublier ce grave manquement à la sécurité de tous, invités, citoyens, agents municipaux et fonctionnaires de police ce vendredi 17 décembre.

Le mariage a été célébré malgré ces très graves incidents. Une règle de base en matière de sécurité indique que toute décision ne doit pas entrainer un désordre plus grand que celui auquel elle est censée faire face. On n’ose imaginer la situation à laquelle il aurait fallu faire face si, par bravade déplacée, Mme Voralek avait, comme elle l’indique sur les réseaux sociaux, refusé de célébrer le mariage.

A son imprévoyance elle aurait ajouté un désordre supplémentaire (l’histoire de l’huile sur le feu…) aux conséquences imprévisibles tant les esprits étaient échauffés ce jour là.

L’élu(e) de permanence a pris la bonne décision : célébrer.

Pour le reste, vous êtes invitée Mme Voralek à ne pas trop fanfaronner et à assumer (de façon responsable) vos responsabilités.

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