En plein mouvement pour un Plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis, les réactions diverses des élus de la majorité. L’indifférence à Pierrefitte, le retard à l’allumage à Saint-Denis. De ce point de vue c’est déjà la fusion… plutôt que le soutien à la mobilisation

, par La Rédac’

Le mouvement pour un plan d’urgence en Seine-Saint-Denis est entré dans sa quatrième semaine avec un moment fort, celui de l’ensemble de la Fonction publique, ce mardi 19 mars. Depuis les majorités municipales des villes appelées à fusionner « peinent » à prendre position. Le premier communiqué de la municipalité dionysienne date du 7 mars soit près de dix jours après la rentrée. Du côté de la ville de Pierrefitte, que Mathieu Hanotin souhaite absorber, ce 19 mars il n’y a toujours pas d’expression de la municipalité, Michel Fourcade étant plus pressé à céder sa ville qu’à soutenir le mouvement des enseignants et parents.

A Pierrefitte le mouvement est en cours… le maire et sa majorité se taisent.

Pourtant, vendredi 15 mars 2024, les enseignants et les parents d’élèves se sont rassemblés devant les écoles primaires, le collège Pablo Neruda et le Lyycée Joséphine Baker pour participer à la mobilisation pour un plan d’urgence du 93 en demandant aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à l’école. 

– A Neruda, seuls 5 enfants étaient présents à l’école quant au Lycée Joséphine Baker ce sont plus de 150 lycéens qui ne sont pas venus en cours.

Au collège Pablo Neruda, il manque une CPE, des enseignants comme ailleurs non remplacés, et un collège vétuste où tout le monde attend que des travaux soient réalisés. 

Au lycée Joséphine Baker, Il manque une infirmière, une assistante sociale, une gestionnaire et les classes surchargées accueillent entre 32 et 37. 

A Pierrefitte, nous avons le plus d’enseignants contractuels du département sur les villes de Pierrefitte et de Stains dans les écoles maternelles et primaires.

Face à cette situation générale la circonscription de l’académie de Créteil a été saisie.

Au conseil municipal, Farid Aïd, président d’un des groupes d’opposition a proposé d’écrire ensemble au rectorat pour être reçu avec les parents d’élèves, les enseignants et les élus et organise un rassemblement le jeudi 21 mars à 17h30 devant l’hôtel de ville en présence des élus et notamment de Ahmed Laouedj, sénateur de la Seine- Saint-Denis.

C’est dans ce contexte que le silence du maire Michel Fourcade et de sa majorité, encore aujourd’hui, plus de trois semaines après le début de la mobilisation interroge.

Ci-dessous le communiqué des représentants des parents d’élèves du Collège Pablo Neruda de Pierrefitte-sur-Seine

Bonjour,

Aujourd’hui 99% des parents de l’établissement Pablo Neruda de Pierrefitte-sur-Seine n’ont pas envoyé leurs enfants au collège. Ce geste fort démontre notre mécontentement concernant les conditions d’éducation de nos enfants et la rupture de la confiance des parents envers l’Education Nationale.

En effet, nous déplorons un manque cruel de moyens :
 non remplacement des enseignants absents ou en mi temps annualisés
 état de délabrement de notre établissement : nous attendons des travaux d’isolation, de réhabilitation, d’embellissement depuis plusieurs années. 
 perte d’1/2 poste de CPE
 stigmatisation de nos enfants à venir à cause de la réforme des groupes de niveaux
 non égalité de la réussite et des chances pour nos enfants
 manque d’intervenants médico sociaux
 dévalorisation du métier de professeur

Nous demandons par la présente la mise en place de moyens urgents et d’un plan d’urgence pour stopper cette hémorragie.
Nos enfants méritent tout autant que les autres d’évoluer dans des conditions d’apprentissage sereines, ce que vous n’êtes pas en mesure aujourd’hui de nous fournir.

Cela nous amène à penser que nos enfants sont victimes de discrimination départementale.
L’égalité ne fait elle donc pas partie des valeurs de la République Française ?
Dans l’attente d’une réaction urgente de votre part.

Bien cordialement,
Les représentants des parents d’élèves du Collège Pablo Neruda de Pierrefitte sur Seine

Samedi 16 mars, les élues signataires du communiqué dionysien étaient de sortie.

Leyla Temel et Gwenaëlle Badufle-Douchez étaient présentes, au titre de leurs délégations, sur le parvis de l’hôtel de ville pour la manifestation dionysienne. Un membre du cabinet du maire les a prises en photos pour immortaliser ce moment. A l’heure où nous écrivons aucune photo ne témoigne de la mobilisation ni sur leur profils Facebook, ni sur la page de « Notre Saint-Denis », ni sur celle de la ville.

L’esprit de la fusion a déjà frappé. Rien à Pierrefitte, en sourdine à Saint-Denis.

Mathieu Hanotin, est comme maire, en phase avec Michel Fourcade, c’est le silence complet.

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