Commémoration du 60 ème anniversaire.
A l’occasion du soixantième anniversaire du massacre commis le 17 octobre 1961, nous publions une conférence donnée il y a dix ans par Benjamin Stora. Il revient sur le contexte politique de l’année 1961, la répression et l’occultation de ces événements.
L’inauguration d’une fresque, consacrée à ces tragiques événements, réalisée par Les sœurs Chevalme se déroulera au Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, dimanche à 15h30.
Cette année, à Saint-Denis, la commémoration officielle et publique qu’organisait la municipalité ne se tiendra donc pas à la gare devant la plaque mémorielle. Pourquoi ? L’explication tient sans aucun doute aux conséquences de la pose de grillages quadrillant l’espace public sur ce secteur. L’image dispense d’un long propos.
Saluons en revanche la constance de l’association APCV (apcv.org) et de son président Rahim Rezigat, (ancien militant du FLN qui participa à la manifestation du 17 octobre 1961) qui chaque année rend hommage aux victimes. C’était encore le cas le 9 octobre dernier au cinéma L’écran avec la projection de Fatima Bedar, un documentaire de Ali Fatheh Ayadi.
A cette occasion, Fabrice Riceputi présentait son livre « Ici on noya les Algériens », ouvrage écrit en hommage à Jean-Luc Einaudi, auteur de « La Bataille de Paris » et de « Octobre 61 » qui consacra 25 ans de sa vie à sortir de l’oubli ces tragiques événements.
Dans le club de Mediapart en accès libre on pourra entendre les 25 premières minutes de la déposition de Jean-Luc Einaudiau procès de Maurice Papon à la cour d’assises de Bordeaux, le 16 octobre 1997.
Signalons enfin l’ouvrage de Joseph Andras, « De nos frères blessés », coll. Babel, consacré à Fernand Iveton qui, à l’âge de 30 ans en 1956, posa dans son usine une bombe qui n’explosa pas. Il fut néanmoins condamné à mort et exécuté.
Laissons la parole pour finir aux deux auteurs de « François Mitterrand et la guerre d’Algérie », Calman Lévy, 2010, Benjamin Stora et François Malye :
« Iveton demeure comme un nom maudit […] On se demande comment Mitterrand pouvait assumer ça. J’ai dû prononcer le nom [d’Iveton ] deux ou trois fois devant lui et cela provoquait toujours un malaise terrible, qui se transformait en éructation. […] On se heurte à la raison d’État. »
En 1956, François Mitterrand était Ministre d’État, Garde des Sceaux et ministre de la Justice.
60 ans après les événements la reconnaissance du 17 octobre 1961 comme crime d’Etat reste d’actualité.
Pour la reconnaissance de ce crime d’Etat, appelée par un collectif d’associations, une marche partira du cinéma Rex à 15h le 17 octobre 2021 jusqu’au Pont Saint-Michel.
Stora1 ; from Saint-Denis Écologie 1 on Vimeo.
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