Alerte !
Serge Renaudie
8 mai, 11:14
Chères amies et chers amis qui aimaient l’œuvre de Renée Gailhoustet, une pétition mensongère circule pour la défense de la réalisation de celle-ci à Saint Denis, l’Ilot 8.
Contrairement à ce qui y est indiqué, son œuvre fait l’objet d’une étude de réhabilitation totalement respectueuse de son architecture et la protégeant des évolutions néfastes des usages qui ont terni son image auprès des habitants de St Denis.
Contrairement à ce qui est affirmé dans cette pétition, de nombreuses réunions de travail avec les habitants ont eu lieu pour élaborer le projet de réhabilitation mais ces réunions ont été progressivement phagocytées par ce Collectif autoproclamé de l’Ilot 8 qui a décidé d’empêcher toute expression libre des locataires.
Contrairement à ce qui est annoncé dans cette pétition il n’est pas question de déclasser des logements sociaux pour les vendre. Le président du Collectif étant membre du CA de PCH, le bailleur, il le sait parfaitement.
Contrairement à ce qui est annoncé dans cette pétition les halls ne sont pas retournés mais conservés et agrandis.
Etc, etc, etc…
Ce Collectif est tout à fait informé du projet mais continue de mentir, pourquoi ?
Que cherche-t-il à l’approche des élections municipales ?
Le projet fait l’objet d’un travail très fin avec l’Architecte des Bâtiments de France qui œuvre à la protection de ce patrimoine. Les ayants droit de Renée Gailhoustet et de Marc Charpin (sculpteur d’un escalier) valident le projet de réhabilitation en cours.
Plusieurs d’entre vous se sont laissés prendre par cette pétition pour défendre l’architecture de Renée Gailhoustet, contactez-moi pour plus de précisions.
Pas très honorable cette réponse de Serge Renaudie
Le collectif de l’Ilot 8, le 13 mai 2025
Comment peut-on écrire « de nombreuses réunions de travail avec les habitants ont eu lieu pour élaborer le projet... » alors que l’essentiel, la privatisation de la dalle, la casse des 6 escaliers, la suppression des passerelles, le retournement des halls, la suppression des services (radiologie, la crèche, la MAM, Objectif Emploi), la fermeture de 2 passages au profit de commerces, n’est pas discutable ? Aucune élaboration commune, aucun concertation, en contradiction même avec le règlement de l’ANRU n’ont eu lieu, ce qui a contraint des locataires à engager un recours devant le Tribunal Administratif en 2023. On attend toujours d’ailleurs une date d’audience.
Comment peut-on écrire que l’on respecte dans ces conditions l’architecture de Renée Gailhoustet alors qu’on s’apprête à commettre un pareil saccage ?
Comment peut-on dire qu’il n’y aura pas retournement des halls ? Certes pas de tous mais au moins de ceux de la rue Blanqui et de la rue Edouard Vaillant qui donnaient dans la galerie commerciale et qui donneront à l’opposé dans la rue des poubelles, ce que les habitants concernés refusent.
Monsieur Renaudie prend des risques en affirmant « ...il n’est pas question de déclasser des logements sociaux pour les vendre ».Il a donc des garanties de ses commanditaires ? A sa place nous aurions été un peu plus prudents :
En effet en mai 2021, interrogé par le Conseil Citoyen sur le devenir des logements de l’îlot 8, lors d’un comité de pilotage avec l’ANRU, Monsieur Hanotin répondait : « Est-ce qu’il y a un enjeu de mixité sociale dans la ville du haut ? Clairement oui. Aujourd’hui dans la ville de l’étage quand on prend tous les îlots on est sur du 100% de logement social. Ce n’est pas normal. » et encore « ...Aujourd’hui il n’y a pas d’orientation qui vise à dire on va vendre à la découpe 30% des logements, etc. On regarde toutes les options, sans en exclure une particulièrement, qui pourrait nous permettre de travailler effectivement à une meilleure mixité sociale »
Qu’est ce que S. Renaudie ne comprend pas ou fait semblant de ne pas comprendre et qui, pour nous, est clair ? Si 100% de logement social ce n’est pas normal c’est bien que l’on vise à introduire du logement privé. Les locataires n’ont-ils pas raison de s’inquiéter pour leur avenir sur le site si une partie d’entre eux est de trop ? La résidentialisation proposée aujourd’hui n’est-elle pas la première étape d’une gentrification qui n’ose pas dire son nom ?
A Franc-Moisin pour les mêmes objectifs, Plaine Commune et la ville de Saint-Denis ont détruit 440 logements sociaux dans la perspective de construire du logement privé, en accession libre ou sociale. Au Centre-ville les mêmes objectifs mais sans démolition. Que reste-t-il sinon le coût du logement pour les atteindre ? Combien va coûter aux locataires la rénovation ? Cette question est posée depuis 2021 mais il n’y a jamais eu de réponse ! C’est pourtant une vraie question quand il s’agit de transférer aux locataires les charges d’entretien de la dalle aujourd’hui assumé par Plaine Commune. Rendre la dalle aux locataires c’est d’abord leur rendre les factures !
A défaut de répondre à ces questions S. Renaudie préfère tenter de discréditer l’action du collectif de l’îlot 8. Il l’accuse d’empêcher la parole libre des locataires. Depuis un mois nous faisons signer une pétition contre la résidentialisation, la destruction des escaliers, la fermeture de la dalle publique, et surtout la réhabilitation urgente des logements : 134 signatures actuellement sur 142 appartements visités sur un total de 182 logements sur l’îlot. Des discussions il ressort leur soutien total, souvent accompagné de vif remerciements, leur exaspération, leur désarroi devant la cherté des loyers, et des charges, pour des logements mal entretenus par le bailleur, parfois dans un état honteux.
« L’alerte » de Monsieur Renaudie vient tristement accompagner la décision du bailleur de nous interdire le local de la Maison Jaune, local collectif résidentiel, lieu de l’animation du quartier où nous nous réunissions depuis 8 ans, en changeant brutalement les serrures comme un vulgaire propriétaire voyou. Ce local depuis sa création a été le lieu de toutes les réunions des locataires, des associations, le support des fêtes sur la dalle, de l’aide aux devoirs, de projection de films, d’ateliers musicaux, etc...Cette fermeture injustifiable n’a qu’un objectif, tenter de mettre un coup d’arrêt à la contestation qui s’exprime contre la résidentialisation annoncée. C’est une atteinte à un droit essentiel, le droit de réunion. On peut vous garantir que vous n’avez pas fini de nous entendre !
Le collectif de l’Ilot 8, le 13 mai 2025
Texte de la pétition
« L’Ilot 8 » est en danger. Nous, habitant.e.s de Saint-Denis, locataires ou non de la ZAC Basilique, citoyen.nes ou toutes personnes architectes, urbanistes, universitaires, attaché.es à la belle architecture contemporaine d’habitat social, appelons à défendre cet ensemble d’habitat social signé Renée Gailhoustet dans le centre-ville de Saint-Denis, qui est en danger imminent d’être défiguré et trahi.
Un projet de rénovation urbaine (NPNRU) vise la résidentialisation de l’îlot pour permettre un changement de population. Cela signifie la privatisation de la dalle, la destruction des escaliers y conduisant et des passerelles menant aux îlots voisins, la fermeture des espaces sociaux et des services, le retournement des halls, la dépose des verrières, la privatisation de certains passages publics au profit d’espaces commerciaux supplémentaires. C’est le saccage d’une œuvre en voie d’être labellisée Architecture Contemporaine Remarquable avec toute la ZAC Basilique de Saint Denis.
Ce projet qui devrait répondre au besoin réel de rénovation des appartements, terrasses et dalle, a été élaboré sans concertation des habitants et au mépris de leurs usages, avec l’objectif avoué de renoncer au 100% logement social pour un 50/50 public-privé au nom de la mixité sociale. Seule réalisation de Renée Gailhoustet implantée en centre historique ancien et conçue entièrement en habitat social, l’Ilot 8 serait-il trop beau, trop généreux, pour rester consacré aux logements sociaux ?
Renée Gailhoustet y propose une organisation étonnante, singulière et généreuse, évoquant « une architecture de niveaux » dans laquelle les 2 premiers niveaux sont accessibles au public. Un maillage piétonnier savamment étudié faisant référence au tracé des centres-villes anciens distribue la galerie commerciale en rez-de-chaussée et mêle les flux piétonniers d’un niveau à l’autre.
Au niveau 2 sur la dalle plus intime, publique et plantée, un chemin piéton dessert les logements et les équipements. Six escaliers relient le rez-de-chaussée à la promenade haute. Immédiatement reconnaissables sont ses géométries innovantes, ses terrasses-jardins échelonnées qui permettent à la nature de pénétrer dans les espaces domestiques malgré la haute densité des logements. L’architecte mélange les usages privés et publics, brouille les frontières entre intérieur et extérieur, entre collectif et individuel. C’est précisément ce qui lui a valu d’être primée en France, à Berlin et à Londres. C’est ce qui a valu à ses autres réalisations d’habitat social à Ivry et à Aubervilliers d’être classées et labélisées.
L’Ilot 8 est en lui-même une portion de ville…lire la suiteici.
L’enquête publique est en cours. La date limite c’est le 23 avril à 17h pour les contributions et pour discuter avec le commissaire enquêteur qui en est chargé.
Cliquez ici pour y accéder. Il y a tout : le projet, les contributions...
Toutes les contributions individuelles y sont utiles. Mêmes les plus courtes pour dire son opposition au projet de résidentialisation.
C’est essentiel.
On peut lire icile texte d’Alain Bertho en défense du travail architectural de Renée Gailhoustet et de sa dimension sociale et politique.
Le commentaire d’une résidente à propos du post Facebook de Serge Renaudie.
Patrimoine matériel et immatériel, renforcer le caractère public de la dalle de l’Ilot 8 et non la fermer et privatiser
28 avril 22:30 par Hélène Mirouze Degoy
Quasiment 750 signatures sur la pétition nationale qui continue à monter.
La situation se tend. PCH notre bailleur a fait changer les serrures du local résidentiel où nous tenons nos réunions, gardons nos tracts et réalisons nos banderoles. En catimini, en annulant la réunion qu’ils avaient prévue le jour-là pour organiser de façon concertée l’utilisation du local. Après que la Mairie ait annulé unilatéralement la convention avec l’association qui en assurait la responsabilité, lui faisant perdre par là-même des subventions conséquentes par un partenariat d’entreprise destinées à des projets d’animation. La Mairie et PCH espèrent sans doute nous mettre des bâtons dans les roues, si ce n’est nous contraindre à renoncer à défendre notre patrimoine social et architectural.
De façon ahurissante nous sommes qualifiés sur facebook de collectif violent, quand nous nous contentons de déambuler en musique pour poser des affiches et suspendre des banderoles, et faisons signer des pétitions. On crie à la promenade haute invivable pour raison de trafic et d’insécurité, on nous reproche de ne pas proposer de solutions pour « pacifier » la dalle ! On se croirait en situation coloniale...
Dans le même temps, les locataires, qui ont rejeté à 63% la fermeture de la dalle selon l’enquête sociale préalable aux travaux .../...la suite ici.