Bateaux-Lavoirs de Saint-Denis. Une expulsion des artistes d’un lieu de création sans solution alternative proposée. Premières réactions. Une lettre ouverte à Mathieu Hanotin.

, par La Rédac’

Nous publions les premières réactions après l’expulsion intervenue vendredi 28 avril des occupants, les artistes installés aux Bateaux-Lavoirs de Saint-Denis, au bord du canal, derrière le square Degeyter. Propriété de la ville de Paris, c’est l’état des bâtiments et le risque sécuritaire évoqués depuis de nombreux mois par les autorités pour procéder à l’expulsion. Ni Plaine Commune, « Territoire de la création », ni les villes de Saint-Denis et Paris n’ont proposé de solution alternative à cette expulsion. Les artistes occupants des lieux ont été contraints ces dernières mois à trouver des solutions individuelles pour échapper à cette situation qui menaçait.

La réaction de Marc Guillemin, artiste dionysien, qui a occupé durant de longues années un atelier aux Bateaux-Lavoirs :
"Honteuse expulsion des artistes des Bateaux -Lavoirs de Saint-Denis !
Nous avons défendu ce lieu de création, sur la commune de St-Denis, propriété des Canaux de Paris et de la ville de Paris, tant que nous avons pu, mais malheureusement, les artistes restés sur place, ont été invités à quitter les lieux d’une honteuse manière, c’est à dire avec l’aide des forces de l’ordre venus en nombre en uniformes et en civil, brigade fluviale, huissiers, serruriers, maçons...
Voilà comment sont traités les artistes : Comme de vulgaires délinquants éjectés sans ménagement et voilà comment est traitée la création artistique, juste bonne à subir, à se plier aux décisions politiques et se faire emmurée et réduire au silence ! Un véritable choc !"

Photo extraite d’un article paru en 2013 dans le Journal de Saint-Denis que l’on pourra lire ici présentant le lieu et une partie des artistes l’occupant.

La réaction de Armand Julien Waisfisch, artiste pierrefittois suivie de sa Lettre ouverte à Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis :
Une porte se ferme : un mur se construit, nous sommes aux bateaux Lavoirs de Saint-Denis.
Bien sûr la guerre en Ukraine est plus tragique ou au Soudan tout est relatif mais confisquer un outil de travail pour les artistes montre une incompétence à réfléchir
de certains politiques de la Seine-Saint-Denis en matière culturelle et artistique : tous les artistes ne sont pas tous riches mais ils arrivent à vivre de leur art tout simplement : c’est un choix de vie .
Je viens de parler à Denie Herelle et Hella artistes du lieu : c’est une vie de travail à l’intérieur..!
Il faut trouver un lieu pour ces Artistes rapidement, ils ont deux mois ensemble pour retirer leurs œuvres @..

Fin de vie des Bateaux-Lavoirs, les artistes dehors, Saint-Denis ville d’art et de culture, ville Socialiste !

A l’attention de Monsieur Hanotin
Maire de Saint-Denis et Président de Plaine commune.

Votre ville n’a pu réussir pour obtenir le projet Capital Culturel de l’Europe, dommage ! Bien sûr et vous criez de l’importance de la culture et de l’Art pour votre ville et votre sensibilité émergente, et pourtant aujourd’hui 28 avril 2023 vous avez signé l’expulsion des divers artistes des Bateaux-Lavoirs : femmes et hommes, sans complaisance avec des policiers nombreux plus un huissier et les Canaux de la ville de Paris.

Tout a été muré avec les oeuvres à l’intérieur :

Denis Herelle : un grand artiste de lart brut qui venait tous les jours travailler  avec joie. {{Hella : }}  une  artiste pour les grands formats avec un handicap pour entendre  venait de la Pologne,  depuis plusieurs années  elle  était dans ce lieu et travaillait  avec passion et persévérance. {{Fawzi :}} artiste Algérien venu en France depuis lAge de 44 ans aujourd’hui il a realisé une oeuvre importante mais le problème d’exclusion cela la rendu malade .
Yao Metsoko : est un grand artiste qui a apporté à la jeunesse dans les quartiers son savoir il est d’une famille d’ambassadeur. C’est un sculpteur et un peintre issu du Togo, il représente un artiste français important.
Yu Zhao : artiste chinoise de nationalité française, possédant un doctorat sur la peinture classique chinoise obtenu à Paris 8, excellente peintre et calligraphe, pouvant mélanger la danse et la peinture.

Lucien Albu s’occupait du lieu et sa femme représente la peinture roumaine de grande qualité, ce couple venait tous les jours travailler aux bateaux Lavoirs avec beaucoup de bonheur.

Marc Guillermin, (ancien occupant. NDLR ) un sculpteur du Metal qui fait vibrer la matière et donne des ateliers pour les enfants et adultes avec le métal .

Et d’autres artistes dans ce lieu, femmes peintres et sculpteurs.

Voyez vous Monsieur Hanotin vous aurez pu recevoir ces artistes et trouver une solution pratique : vous vous rendez pas contre de votre agissement : c’est un acte totalitaire, comment une société peut se permettre cela : vous condamnez la vie ! vous condamnez l’humanité ! Vous condamnez l’espoir ! Vous condamnez des hommes et des femmes qui ne sont coupable de rien !

Vous tuez l’acte artistique !

Comment pouvez vous croire que le pouvoir signifie cela la destruction et comment pouvez-vous vous voir dans votre miroir !
Vous n’êtes pourtant pas un fasciste pour détruire l’Art et les artistes dans leur existence fragile comme faisaient les nazis !
Il faut réfléchir de nouveau et trouver un espace pour ces artistes qui peuvent payer 2300 euros par mois, ils ne sont pas des squatteurs.
A force de croire à vos propres pouvoirs, vous oubliez le réalisme de la vie : son socle et la question du bonheur et du vivre ensemble
Vous parler de fusion de deux ville Pierrefitte et St Denis comment croire à votre projet, si vous ne respectez pas le monde de l’Art : le principe de la vie et sa poésie.

J’espère que vous allez revenir à une raison plus intelligente, plus modérée à une conscience de l’humanité et de vos intérêts personnels.

Avec ma considération respectueuse mais sans faiblesse.
Armand Julien Waisfisch, plasticien et créateur de projets depuis plus de 25 ans dans la ville de Pierrefitte et autre, Au-delà de mes intérêts !

La ville de Paris est aussi responsable : Madame le maire actuel de Paris.
Le bâtiment est certainement instable mais il fallait trouver une solution pour ces artistes.
En France il faut changer le système politique et pas donner le pouvoir à quelques uns pour décider de nos destins.
La culture devrait fonctionner en forme de collégiale pour les décisions et plus de liberté aux directeurs de la culture pour aider les artistes dans l’espace public.

L’art ne peut-être un outil politique mais le bien du peuple pour son émancipation...