Le 8 juillet dernier (notre communiqué n°8), nous vous informions que le Tribunal Administratif de Montreuil avait rejeté la requête du Mouvement National de Lutte pour l’Environnement (MNLE93 NEP) et de cinq habitant.es du centre-ville de Saint-Denis contre le projet d’aménagement de la place Jean-Jaurès. Parce-que, selon lui, les requérant.es n’avaient pas « intérêt à agir ».
Ainsi, les travaux peuvent commencer sans attendre le jugement sur le fond : abus de pouvoir, refus de concertation, insincérité des dossiers, légalité du permis présenté au préfet.
Le Collectif des Bus a décidé de saisir le Conseil d’État à fin qu’il statue sur l’intérêt à agir des demandeurs. Car si, ni les associations, ni les habitant.es, ni les élu.es, ni les commerçant.es n’ont d’intérêt à agir quand la vie quotidienne est à ce point transformée, alors qui ?
La cagnotte c’est ici d’un clic.
62 % de la population de Saint-Denis se déplaçant en transport en commun verront leur temps de trajet rallonger, en les obligeant à :
• Prendre deux bus ou un bus puis le tram, alors que leurs trajets directs pour se déplacer entre tous les quartiers et le centre de la ville existaient ;
• Attendre de longues minutes les correspondances sous le soleil ou la pluie ;
• Marcher sur des trottoirs étroits, pas ombragés, avec les enfants, les caddies, les sacs de
courses, sous la chaleur qui tue de plus en plus, à traverser des carrefours dangereux ;
• Isoler encore plus les personnes à mobilité réduites, avec des cannes, ou en fauteuil roulant,
en opposition avec la loi handicap ;
• Allonger le trajet à pied pour les femmes seules, le soir, la disposition prise en 2020 par le
ministre chargé des transports de l’arrêt à la demande pour les bus n’étant plus possible ;
• Et avec une augmentation significative du coût de ces trajets puisqu’il faudra, pour certains,
plusieurs tickets.
La ville se transforme et la ville de demain sera résolument différente de celle d’aujourd’hui. Dans toutes les villes du monde dont les centres-villes deviennent piétonniers, les habitant.es retrouvent le plaisir de se promener, de redécouvrir leur quartier, l’économie locale se redynamise. Pour cela, il est indispensable d’anticiper certains aménagements en tenant compte du besoin de déplacement des habitant.es. Les Maires y répondent en mettant en place des alternatives : aménagement de parkings, pistes cyclables, etc. et en encourageant l’utilisation des transports en commun, c’est ça l’adaptation. Sauf à Saint-Denis, où le maire les supprime en ne prévoyant aucune autre alternative que celle de marcher.
Élargir de deux mètres la voie prévue pour les services de sécurité, afin que les bus continuent à passer, est possible et ne remet pas en cause « la végétalisation et l’apaisement » du maire.
Nous ne voulons pas une dégradation de nos conditions de vie ! Toutes et tous, nous allons lui démontrer notre détermination à mettre en œuvre notre proposition.