Dérives dans la police municipale. La municipalité reconnait les faits mais persiste à se taire. Beaucoup de questions restent sans réponse.

, par La Rédac’

On apprend à la lecture de la tribune du groupe d’opposition Saint-Denis à gauche dans le JSD – le magazine municipal – (en page 15) que les photos que nous avons publiées le 23 septembre ont été adressées à la direction générale des services de la ville « fin août ». La réception de ces clichés a conduit à une enquête administrative.

Suite à notre publication, le groupe Saint-Denis à gauche a interrogé la municipalité par courrier. « La réponse confirme la mise en cause de quatre agents après une enquête administrative. » indique la tribune du groupe.

A juste raison, la tribune du groupe va plus loin que la dénonciation des faits incriminés. Elle pointe, au-delà du constat des faits inadmissibles dénoncés hier (en début d’année 2024), documentées fin août par un envoi à la DGS et publiés par nous le 23 septembre, l’enjeu essentiel : « Engager une procédure disciplinaire est une chose, s’interroger sur comment on en est arrivé là, en est une autre, encore plus nécessaire. »

Le Blog de Saint-Denis partage ce point de vue d’autant que nous avons, de notre côté, à plusieurs reprises rendu compte d’interventions d’équipage de la police municipale sur l’espace public qui constituaient déjà d’inquiétantes alertes.

A cette question pertinente du groupe d’opposition Saint-Denis à gauche, titrant sa tribune « Nouvelle enquête administrative au sein de la police municipale. Et après ? » nous la complétons d’une autre : Et avant, à partir de janvier 2024 que s’est-il passé ?

En effet, destinataire « d’un courrier anonyme en début d’année [qui ] avait alerté le maire et des élus sur des pratiques intolérables au sein du commissariat de police municipale », qu’a entrepris la municipalité dotée de « procédures robustes de contrôles » pour établir la véracité ou l’absence de fondement aux accusations portées ?

D’autres éléments répréhensibles ont-ils été découverts à cette occasion ?

Les accusations portées en début d’année concernent-elles des équipages particuliers, récurrents, ou sont-elles plus indistinctes, plus larges ? S’agiraient-ils non plus de dérives dans la police municipale mais plus grave d’une dérive de la police municipale ?

A quelles décisions a conduit l’enquête administrative ? Des sanctions disciplinaires ?

L’enquête administrative a-t-elle conduit à des modifications, des ajustements, de ces « procédures robustes de contrôles » ?

Enfin, très concrètement, les agents concernés sont-ils toujours sur le terrain dotés d’une arme ?

Autant de questions que tout un chacun peut se poser. Cela fait maintenant 7 jours que la municipalité, la majorité municipale, le maire s’octroient le privilège indu de se taire.

Les Dionysiens ont le droit de savoir. Le silence que gardent le maire, la municipalité a-t-il pour objectif de minorer la gravité des faits établis ?

La persistance de ce silence demeure d’autant plus inquiétante.