Des familles Rroms expulsées moins de 72 h après « une mise en demeure de quitter les lieux » notifiée à leur encontre à la demande du maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin. (Article réactualisé à 13h00 le 16/05). Le résultat de l’audience en référé-liberté contestant les arrêtés du Maire qui s’est tenue ce matin au Tribunal administratif de Montreuil devrait intervenir d’ici le 17/05 au soir)

, par La Rédac’

Des arrêtés de « mise en demeure de quitter les lieux » signés du maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, en date du 10 mai, ont été délivrés le 12 mai en fin de matinée à des familles Rroms occupant deux campements à Saint-Denis, au nord du 6B, par la police municipale. Le 14 mai, la police nationale est passée sur les lieux. Depuis 7h, ce mercredi 15 mai, l’expulsion est en cours.

Il s’agit de deux terrains, l’un appartenant à la ville de Paris, l’autre au département de la Seine-Saint-Denis.

Les occupants du terrain propriété de la ville de Paris avaient fait l’objet d’une demande d’expulsion de la part de la ville de Paris mais cette demande avait été déboutée par le Tribunal administratif de Montreuil en date du 11 avril 2024.

Les occupants du terrain propriété du département de la Seine Saint-Denis avaient eux obtenu un délai de 5 mois accordé par le tribunal judiciaire de Bobigny, le 27 février 2024, courant jusqu’au 27 juillet, (se décomposant en deux délais de 2 et 3 mois).

Selon nos informations, les enfants présents et en âge de l’être, sur ces deux campement étaient majoritairement scolarisés soit en primaire, soit au collège à Saint-Denis, Pierrefitte et Villeneuve La Garenne, ou en formation selon l’âge ou pour certains d’entre eux bénéficiaient d’activités éducatives.

Selon les informations recueillis, si dans le passé les occupants du terrain de la ville de Paris ont eu la visite des services sociaux de la capitale, cela n’a pas été le cas pour le terrain du département.

Sur les deux terrains, aucun élu de la ville de Saint-Denis, aucun accompagnement n’a été mis en place.

L’accès à l’eau sur place était inexistant. Par ailleurs les occupants se sont heurtés à des refus de la part des services de Plaine Commune de l’enlèvement des encombrants au motif de la nature du camp « roms » et de l’absence « d’aval » de la préfecture pour intervenir.

Les conditions de vie précaires, voire préjudiciables à la santé et à l’intégrité physique des personnes sur des campements ne sauraient justifier des décisions qui, sans aucune préparation, accompagnement, solution de repli, d’hébergement d’urgence, de mise à l’abri dégradent les conditions d’existence des personnes, de familles avec enfants, pour certains très jeunes et de personnes âgées.

L’effet JO Paris 2024 s’accélère et prend la forme d’expulsion… expéditive. La ville de Saint-Denis n’a même pas eu le temps de publier sur le site de la ville ses arrêtés.

Et quid des décisions de justice ?

Où sont les élus communaux, départementaux, à la santé, à la prévention, à la lutte contre les discriminations ?

A l’heure où nous écrivons les services procèdent à la destruction du campement.

Mathieu Hanotin et sa majorité municipale souhaitent, exhortent depuis des mois à « Marquer les Jeux de notre empreinte ».

Ce 15 mai en est une illustration.