Éducation nationale, c’est la République qui abandonne nos quartiers ! - Lettre ouverte au député Stéphane Peu des parents d’élèves du collège Fabien

, par Jacques

Depuis bientôt un trimestre, 4 classes du collège Colonel-Fabien de Saint-Denis sont sans professeur de français. L’une d’elles est une classe de 3e, dont les premières épreuves du brevet auront lieu en décembre.

En 2018, un rapport parlementaire exposait les graves carences de l’Etat en Seine-Saint-Denis, département avec des besoins supérieurs et des moyens largement inférieurs à la moyenne nationale, en particulier concernant l’Education nationale.
Le 30 novembre 2023, il y a quelques jours, un second rapport parlementaire est paru. Le constat ? Des promesses, des chantiers inaboutis, mais une situation qui a empiré, en particulier dans les établissements scolaires, avec une explosion de contractuels et des postes de remplaçants non pourvus.


Saint-Denis, le 6/12/2023

Monsieur Stéphane Peu, député de Saint-Denis,

Courrier des 5e8 au rectorat

Depuis presque un trimestre, 11 semaines, les enfants des classes de 5e6, 5e7, 5e8 et 3e7 n’ont pas de professeur de français. Ils ont perdu entre 45 et 50 heures de cours, dans une matière essentielle à leurs apprentissages. Ceux de 3e devront passer le brevet en fin d’année avec d’ores-et-déjà 1/3 de cours perdus… Derrière ces chiffres il y a nos enfants, et un retard dans les apprentissages qui ne pourra plus être rattrapé.

La base même de l’école républicaine, la présence d’un enseignant dans la classe, n’est pas respectée par l’État. Quelle est cette école obligatoire sans enseignant ?

Ce ne sont pas nos quartiers qui fuient la République, comme on l’entend trop souvent, mais bien la République qui fuit nos quartiers.

Le rapport parlementaire du 30 mai 2018 pointait déjà que le mieux doté des collèges du 93 était moins bien doté que le moins doté de Paris. Le rapport qui vient de sortir le 30 novembre confirme que la situation générale a encore empiré, en particulier celle du nombre de remplaçants. Maintenant, nos enfants n’ont même plus d’enseignant… Le courrier que nous, représentants de parents d’élèves, avons envoyé au rectorat il y a trois semaines n’a pas reçu de réponse, pas même un accusé de réception. Nous sommes confrontés à un mépris qui nous assomme.

Courrier des 3e7 au rectorat

Mais nous sommes fiers de nos enfants : eux se sont passés le mot pour écrire, dans chaque classe privée d’enseignement de français, un courrier au rectorat. Ils exercent leur pouvoir de citoyens pour réclamer leurs droits et agir sur leur avenir. Ils nous invitent à ne pas nous résigner.

Monsieur le député, vous êtes notre représentant. Vous, peut-être, serez écouté. Intervenez au plus vite. Pour le rectorat, nous n’existons pas. Si nos élus restent également silencieux et impuissants, que nous reste-t-il ?

Nous attendons votre réponse et votre aide, Monsieur le député, et nous vous adressons nos salutations, avec les courriers écrits par nos enfants.

Les représentants de parents d’élèves du collège Fabien de Saint-Denis
Le conseil local FCPE Fabien

Courrier des 5e7 au rectorat
Courrier des 5e6 au rectorat