La frustration de ne pas partir en voyage scolaire. Comment les enfants des quartiers populaires ont-ils vécu le confinement ? Comment les élèves des milieux urbains vivent aujourd’hui le manque d’espaces verts ? Autant de questions cruciales qui sont traitées dans un film né du projet de Luc Olawinski, enseignant dans une classe de CM2 de l’école Pasteur, dans le quartier SFC (Saussaie Floréal, La Courtille) à Saint-Denis.
Le projet a été financé dans le cadre du volet d’Éducation Artistique et Culturelle de la Direction Départementale des Services de l’Éducation Nationale et porté avec enthousiasme et courage par cet enseignant, à partir d’une idée originale des élèves de CM1 et CM2.
La déception dûe à l’annulation d’un voyage en classe verte est à l’origine d’une lettre à Emmanuel Macron, un premier acte politique, comme il est présenté dans le film. Du Président de la République, les élèves ne reçoivent qu’un accusé de réception comme réponse. Mais ceci ne les empêche pas de s’approprier le langage cinématographique afin de se poser des questions à la hauteur de leurs dix et onze ans et de partir à la redécouverte du quartier, de la ville, de l’univers.
De façon spontanée, ils parlent des angoisses et des limites de la période COVID, du besoin de partir à la campagne, de profiter de la nature et de vivre des expériences dans la vraie vie... et pas que sur les écrans. On veut bien respirer à plein poumon et puisque qu’on ne peut pas partir au grand air, on cherche la nature à Saint-Denis (la ferme urbaine, le parc de La Courneuve…).
Le film est une invitation à briser les barrières et à s’interroger sur notre lieu, notre monde, notre réalité, à chercher la créativité, l’ouverture, le dialogue, le pouvoir des mots et des images pour transformer. On pose des questions sur l’acte d’écriture. Pourquoi une lettre ? On a besoin de s’exprimer, y compris comme façon d’éviter des souffrances, mais également comme forme de pouvoir.
Le film a été présenté au cinéma l’Ecran, le 1er juillet, en présence des enseignants, de quelques parents, de soutiens et de la metteuse en scène, Gladys Peltier, devant une classe d’élèves émus et pleins de joie, prêts à répondre aux questions du public avec beaucoup d’enthousiasme.
Ils sont unanimes sur un aspect : l’importance de cette expérience dans leurs parcours scolaires et même dans leur jeune vie d’enfants. Une invitation à multiplier ces expériences dans nos villes et avec la jeunesse, à stimuler les projets, les voyages, les ateliers, les films... Un acte fort sur l’importance de l’école, en temps de confinement notamment. Bravo aux enseignants et aux équipes qui n’ont pas lâché. Nos enfants ont beaucoup de choses à dire et à montrer.
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