Familles rroms réfugiées au 6 B. Une issue favorable à partir de la rentrée évoquée lors d’une réunion avec la municipalité mais rien de précisément défini à ce jour

, par La Rédac’

Les familles rroms expulsées le 15 mai dernier, réfugiées depuis sur le parking du 6 B attendaient un rendez-vous avec la municipalité. Représentées par l’association La voix des Rroms une rencontre s’est tenue jeudi 18 juillet. La veille les familles étaient assignées en référé devant le tribunal de Bobigny par le propriétaire du 6B pour leur expulsion. L’audience, dont le report était demandée par les familles, aura lieu le 21 août. Nous avons interrogé, Saimir Mile, le directeur de la Voix des Rroms, qui fait le point sur la situation.

Que retenir de cette réunion avec la municipalité, les choses bougent-elles enfin dans le sens d’une prise en compte des décisions du tribunal en date du 17 mai à savoir « reconsidérer la situation des familles » ?  
Saimir Mile – La tenue de cette réunion a été un signal d’ouverture au dialogue, dans lequel La voix des Rroms joue pleinement son rôle d’intermédiaire actif. Depuis le départ, nous appelons à un tel dialogue et proposons notre contribution à la construction de solutions, tout en accompagnant les familles dans les procédures légales auxquelles les contraignent les décisions, qu’elles émanent du propriétaire ou du maire.
Nous savons que si la volonté politique y est, des cadres et des ressources existent pour que tout le monde, à commencer par les familles, sortent par le haut de cette situation. L’instruction du 25 janvier 2018 sur la résorption des bidonvilles préconise un travail le plus en amont possible pour parvenir à l’objectif de la résorption. Nous aurions donc pu s’y prendre depuis plus d’un an, et autrement que par des mises en demeure de quitter les lieux.
Puisqu’on ne peut pas changer le passé, agissons au présent pour l’avenir, en changeant de perspective et en prenant les contraintes plutôt comme des opportunités. C’est ce que La voix des Rroms a fait hier lors de cette réunion.
Statuant en référé liberté, le juge avait demandé au maire de "reconsidérer la situation des familles" au plus tard le 22 mai. Effectivement, ceci a pris un temps plus long que celui accordé, mais le plus important est que cela se fasse et encore une fois nous répondons présents. Connaissant très bien les ménages concernés, nous sommes sur le point d’actualiser un pré-diagnostic social avant de le transmettre au cabinet du maire. Cela permettra d’avancer sans prendre encore du retard, car « les services sont assez chargés dans cette période » et selon le Directeur Général Adjoint à la solidarité « les mises à l’abri interviendraient plutôt en septembre ».

Comment se passe les choses concrètement sur le terrain ? La solidarité s’est organisée, la pétition de soutien a recueilli plus de 2500 signatures, de quoi les familles ont- elles besoin puisqu’il semble que rien ne s’enclenchera avant la rentrée ?
S. M. – Trois personnes représentaient le 6B à la réunion, où les familles ont trouvé refuge depuis l’expulsion. Je tiens à rendre hommage aux équipes de ce lieu comme aux résidents, et de dire ma fierté d’en être. En effet, depuis plus de deux mois maintenant, ce lieu de rencontre de la culture, d’artistes, du monde associatif, d’architectes etc. prouve et incarne au quotidien les valeurs qui l’animent, et la solidarité n’est pas en fin de la liste.
Ce n’est pas une situation simple, mais nos efforts conjoints pendant toute cette période ont permis une cohabitation sereine et même le tissage de liens d’amitié. Nous espérons que le dialogue entamé se poursuivra et apportera rapidement le résultat escompté. De ce point de vue, il est important que les Dionysiens confortent l’engagement pris par le maire, la collectivité et la pétition que nous avions lancé avec le MRAP et la Ligue des Droits de l’Homme de St-Denis est un moyen parmi d’autres pour le faire.

On peut signer la pétition ici.