Jeudi 20 avril, les majorités municipales des communes de Pierrefitte et Saint-Denis
ont votées le vœu ouvrant la voie aux démarches qu’elles souhaitent conclure d’ici
quelques mois par la fusion des deux communes. Les préparatifs ont été tellement
menés en catimini par les maires que leurs propres majorités ont été, comme les
habitants, mises devant le fait accompli.
Pourtant, sur un sujet aussi important, pour qu’une majorité municipale mise au pied du mur obéisse aussi bien, il faut être en capacité de la tenir.
Pour mener à bien la démarche il s’agissait non seulement de ne rien céder aux
oppositions et aux habitants qu’elles représentent mais aussi qu’aucune des possibles
failles internes des majorités de Mathieu Hanotin et Michel Fourcade ne se manifeste. Un
vote à bulletin secret susceptible de mettre à jour des doutes, des oppositions l’aurait
sans doute permis s’il celui-ci avait été retenu.
Mis aux voix à Pierrefitte, il a été rejeté. Quant à Saint-Denis, le Maire n’a pas osé le soumettre au vote, de peur, peut-être, de voir sa majorité se fragmenter, et ce alors même que le code des collectivités territoriales le lui ordonne.
Le résultat espéré a été obtenu à Saint-Denis où l’obéissance fut totale, le vœu faisant le
plein des voix de la majorité (45 voix pouvoirs compris) mais pas unanime à Pierrefitte,
une voix parmi la majorité municipale de Michel Fourcade s’étant prononcé contre ainsi
que 3 abstentions.
Vous avez dit cumul ?
Concomitamment à la préparation de cette cette séquence en catimini, on apprend que
Boris Deroose, conseiller municipal dionysien en charge de l’innovation numérique et de la
modernisation de l’administration a été nommé Délégué Général de l’Agence Locale de
l’Energie et du Climat (ALEC) de Plaine Commune, tout récemment, en mars.
Cette association locale dont le conseil d’administration est entre autres composé d’élus
du Conseil Départemental, de Plaine Commune et ses villes est notamment chargée
de la mise en œuvre des politiques nationales et territoriales de rénovation de l’habitat.
Pour la première fois depuis sa création il y a 11 ans, elle est dirigée par un élu, qui plus
est d’une des villes pour lesquelles elle agit, la plus grande.
Le tout pourrait être anecdotique si cette nomination ne se faisait pas sous la présidence de Laurent Monnet, maire-adjoint, lui aussi élu de cette même majorité ce qui était déjà une rupture avec ce qui se pratiquait auparavant. Cette agence étant celle de Plaine Commune, les précédents présidents n’étaient pas issus de la ville centre. Michel Bourgain, maire de la plus petite commune du territoire, L’Ile Saint-Denis, avait occupé le poste avant que ce soit Philippe Monges, élu lui aussi de L’Ile Saint-Denis et actuellement 1er vice président en charge de la Transition écologique, du climat et de la santé environnementale à Plaine Commune.
On pouvait déjà s’interroger sur le sens d’une présidence de l’agence territoriale confiée à
un élu de la plus grande ville du territoire mais avec la nomination d’un délégué général
lui-même élu dionysien cela entérine une fois de plus la prédominance accordée à Saint-
Denis. La présidence et la direction opérationnelle de l’Agence Locale de l’Energie et du
Climat de Plaine Commune sont exclusivement dionysienne.
Pis encore, c’est la logique de clique propre à une partie de la majorité actuelle qui est mise en lumière avec cette nomination, les places se distribuant entre membres du petit cercle restreint des proches du Maire-Président. Après les arrangements électoralistes à Pierrefitte, au profit d’une potentielle place de candidat aux sénatoriales pour Michel Fourcade, cette nominations porte la marque du fonctionnement clanique de la majorité au pouvoir à Saint-Denis, et du peu de cas fait à l’esprit de coopérative de villes.
Quant à l’esprit cumulard, il a de beaux jours devant lui.