Ilot 8 Basilique : Où en est-on de la rénovation ? Un café-buvette-débat avec la participation de plusieurs architectes, urbanistes, universitaires et historiens du patrimoine et du logement social. C’est le dimanche 15 juin à 14h30 sur la dalle.

, par La Rédac’

Le collectif de l’îlot 8 organise le dimanche 15 juin 2025, un après-midi convivial, d’informations, de discussions sur le projet de rénovation de l’îlot 8 porté par la municipalité, le bailleur Plaine Commune Habitat et Plaine Commune. Après trois réunions d’information organisées par le bailleur sur les halls, les terrasses, la dalle, une enquête publique a eu lieu sur l’aménagement du centre commercial, où en est-on ? Le débat se poursuit. Rendez-vous sur la dalle.

Après une pétition massivement signée par les locataires et ne pétition a été signée massivement par les locataires et une campagne d’information menée par le Collectif de l’îlot 8 Basilique, le bailleur Plaine Commune Habitat n’a trouvé comme seule réponse que de condamner l’accès à la Maison Jaune, un Local Commun Résidentiel (LCR) pourtant destiné aux locataires et associations en changeant les serrures.
Plaine Commune Habitat entend cadenasser locaux et débats démocratiques.

Les locataires de la ZAC, habitants de Saint-Denis, architectes, urbanistes, historiens du logement social n’entendent pas être réduits au silence et poursuive le débat :

Dès 14h30 Accueil, café, boissons

A 15h00 Le débat :
– Où en est-on de la rénovation ? Présentation de la situation par le collectif de l’îlot 8
– La résidentialisation c’est pour qui ?
– Pourquoi et comment rénover le patrimoine sans trahir ?
– Peut-on les faire reculer ?

Avec la participation d’Emilie Berthelo, Guy Naizot, Katherine Fiumani, Bernard Sirkis, Sébastien Redouan, Jean-François Parent, Xavier Dousson.

A cette occasion le Blog de Saint-Denis a interrogé le Collectif de l’îlot 8 de la ZAC Basilique.

– Le Collectif bénéficie de nombreux soutiens du côté de « gens du métiers », architectes, urbanistes, historiens de l’architecture et du patrimoine, comment cela s’est-il construit ? Pourquoi ?
Cela s’est fait en plusieurs étapes. Nous bénéficions du soutien du Collectif des Architectes et Urbanistes de la ZAC Basilique créé en 2017 à notre demande, et par le désir de ces architectes encore vivants à l’origine de la ZAC de se réunir afin de réfléchir aux origines de la ZAC, à son état actuel et à son avenir face aux projets néfastes de l’ANRU et la ville de Saint Denis. Ce Collectif comprend aussi des architectes de La Maladrerie, l’autre ensemble construit par Renée Gailhoustet à Aubervilliers. Ce Collectif a été constamment à nos côtés depuis lors et un de ses membres a été intégré à notre collectif. Cet hiver une étude a été rédigée par eux sur l’Ilot 8 tel qu’il a été pensé par Renée Gailhoustet, mettant en lumière son exceptionnelle richesse architecturale et le saccage que constituerait la démolition des escaliers et passerelles et la destruction de la promenade haute. Nous avons nous-même utilisé cette étude dans nos courriers aux institutions, et grâce à leur mobilisation elle a beaucoup circulé dans les milieux d’architectes et universitaires.

Nous avons sollicité largement tous ces soutiens lors d’une première assemblée publique le 1er mars avec un certain succès et répondu dans la foulée à plusieurs demandes d’interview de revues spécialisées en architectures et d’universitaires. Cela n’allait pas de soi, mais nous avons décidé de nous emparer nous-mêmes de la dimension patrimoniale et d’avant-garde de notre bâtiment, à la fois sur le plan architectural et sur le plan social et de la défendre, ce qui était assez nouveau pour nous.

Nous avons en particulier lancé un appel national https://www.change.org/ilot8endanger qui a bien circulé entre autres dans les milieux professionnels, et commencé à faire valoir aux dionysiens que l’intérêt historique de leur centre-ville ce n’est pas seulement la Basilique, c’est aussi sa refondation à ses abords dans les années 70 par une architecture contemporaine remarquable, la ZAC Basilique, qui reste à labelliser.

Pour les dionysiens ce n’est pas une évidence, beaucoup reste à faire, on n’est jamais bien placé pour prendre conscience du caractère exceptionnel de ce qu’on a tous les jours sous les yeux, il faut se décentrer pour cela. Y compris pour notre municipalité actuelle qui n’a pas peur de le dénaturer pour servir ses propres projets, sans concertation avec la population.

Il y a donc ce dimanche 15 juin ce débat sur la dalle, rencontre inédite ici entre des locataires, des dionysiens, des architectes. L’enjeu maintenant est non seulement que ses habitants, ses constructeurs et ses amoureux protègent l’Ilot 8, mais aussi que tout le centre-ville de Saint-Denis fasse l’objet d’une réflexion commune, par les architectes qui le souhaitent, par les dionysiens qui sont concernés, par tous ceux qui tiennent au caractère à la fois populaire et patrimonial de notre ville.
Une nouvelle étape serait de constituer une veille permanente et solidaire plus large autour de l’Ilot 8, et un remue-méninges sur l’avenir architectural et social de Saint-Denis, ayant aussi le souci de l’action et de la mise en oeuvre. On ne peut pas laisser l’avenir de notre ville à l’appétit de commanditaires quels qu’ils soient et du privé. On ne peut pas laisser non plus l’architecture aux seuls architectes et urbanistes comme on ne peut pas faire sans eux. C’est une question à la fois de citoyenneté, d’urbanisme et d’architecture.

Pour le Collectif Ilot8, Hélène Mirouze Degoy