Ce 20 septembre dionysien est marqué du sceau du pouvoir : un roi, une première dame qui ne peut se prévaloir d’une quelconque légitimité républicaine, élective, et une adjointe, nommée par le premier magistrat, qui rend son écharpe.
Charles III pèse 2 milliards d’euros. C’est sa fortune personnelle. Ce n’est pas grand chose à côté de la fortune de la couronne britannique (33,5 milliards d’euros). Mais Charles III a de la chance puisque la famille royale est exemptée d’impôts sur les successions, ce qui fait qu’au décès de maman c’était tout bénéf.
Avec cela Charles III ne peut vivre. C’est la raison pour laquelle il a perçu 86,4 millions de livres pour la période 2021-2022. Charles III ne fait donc pas partie des statistiques du ministère du travail britannique qui indique que plus d’une personne sur cinq est considérée comme pauvre au Royaume-Uni, soit 22 % de la population, soit 14,5 millions de personnes.
Mais il parait que Charles III est écologiste. Il possède près de 200 fermes et adore les animaux. Bref c’est un chouette type.
Brigitte Macron accueillera donc – en toute simplicité – Charles III dans la matinée au village rugby. Un village qui trône au centre d’une ville qui affiche un taux de pauvreté de 37%. Les Dionysiens seront tenus à distance, le déplacement initial du souverain prévu en mars dernier ayant été repoussé pour cause de manifestations contre la réforme des retraites, il ne faudrait pas que sa majesté soit confrontée aux quelques dizaines de gueux qui voudraient serrer la louche de Charles III ou lui faire un petite tape dans le dos comme on ferait à son pote.
Il n’en n’est pas question. Charles III, qui voyage avec son propre matelas, ne voudrait pas en plus se chopper quelques punaises de lits dispensées par deux trois manants trop entreprenants.
Faute d’avoir mis en place ses promesses d’anglais à la maternelle, on n’aura pas droit non plus aux milliers de petits élèves Dionysiens piaillant « God save the King ».
Bref. Tout sera millimétré. Quadrillé. Bouclé. Police partout. Le centre ville en garde à vue.
Et Nadège Grosbois dans tout ça ? Nadège ne devrait pas faire partie de la toute petite, petite délégation qui aura l’immense privilège, après avoir serré la louche à JoeyStarr (whaouh arrrgh argh, ça va ou quoi ?) de faire la révérence à Charles III (Oh, your Majesty, welcome…). Mathieu et Katy devraient s’y coller. Selfies à gogo. Pour la postérité et les longues soirées d’hiver à scroller.
Nadège Grosbois indique sur les réseaux sociaux que sa démission est due à des raisons personnelles. Dont acte. Cela ne nous dispense pas de s’interroger sur des éléments objectifs qui ont sans doute peser dans sa décision personnelle.
L’échec du projet de capitale européenne de la culture ? L’échec d’un archipel de la Culture annoncé dont on ne voit rien venir ? Sa mise sur le banc de touche et sa marginalisation croissante au regard de la place prise par Leyla Temel, vice-présidente à la culture à Plaine Commune et par Shems El Khalfaoui aux grands événements n’ont-ils pas pesé dans ses motivations personnelles ? Neuf mois après l’arrivée du duo d’arrivistes d’EELV dans la majorité municipale quelle est la goutte d’eau qui pousse Nadège Grosbois à jeter l’éponge ? A privilégier sa vie personnelle ?
Lassitude ? Dépit ?
Les copieux sifflets au soir de la prestation de JoeyStarr n’ont pu la laisser indifférente. Mesurer en direct l’impopularité de son maire n’est pas rien. Même un politique comme Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen, a été stupéfait.
Au regard de l’ensemble de la politique menée par la majorité municipale cette démission est une péripétie qui ne changera rien. Chacun s’interroge sur la personne qui héritera de la délégation culture et patrimoine. Le cercle le plus proche du maire est déjà largement doté.
Parions sur un choix qui ne fâchera personne, un choix équilibré. On choisira donc une personne à l’image de Nadège Grosbois. Discrète, sans ambition démesurée et avant tout loyale.
L’actuel 20ème adjoint semble répondre aux critères. Mais on peut se tromper ou être démenti par une des prérogatives du premier magistrat : déléguer son pouvoir.
Reste une question shocking !, valable hier et pour demain, une politique culturelle est-elle compatible avec l’eau tiède ?