Le comité Palestine de Saint-Denis interpelle le maire : rassemblement jeudi 6 à 18h devant la mairie

, par Jacques

Sur ce sujet comme sur de nombreux autres, il semble y avoir une fracture entre le maire et les Dionysiens. Si la population soutient massivement la Palestine et condamne la colonisation (pour de nombreux habitants cette solidarité fait partie de l’histoire familiale), M. Hanotin affiche un « soutien » beaucoup plus mesuré.

Le comité Palestine de Saint-Denis, déjà organisateur de nombreuses manifestations sur la ville, a proposé le 26 mars 4 pistes d’actions concrètes à la ville, dans la continuité de la tradition dionysienne. Sans réponse, il appelle le jeudi 6 juin à 18h à un rassemblement devant la mairie.

Le maire sait afficher son soutien international : depuis un an, le drapeau ukrainien flotte sur le fronton de la mairie. Concernant la Palestine, c’est plus délicat. Depuis son élection, l’AFPS (association France-Palestine solidarité) est interdite de séjour lors des événement municipaux où elle apparaissait jusqu’alors : fête des associations, foire des savoir-faire… Il a reproché à Jolie Môme, au moment de son éviction de la Belle Étoile, d’avoir été « carrément hors des clous » en organisant une soirée de soutien à Gaza…

Sous la pression de l’opposition, il a concédé depuis le début du génocide à Gaza un vœu "allégé" en conseil municipal en novembre.

Plus récemment, interpellé par le comité Palestine Saint-Denis dans un courrier le 26 mars, il s’est fendu d’une déclaration dans le journal municipal no 55 d’avril et d’un commentaire sur sa page Facebook début mai suite à la réception de l’ambassadrice de la Palestine. Sans répondre directement au comité.

Trois déclarations qui ont le mérite d’exister, mais qui restent néanmoins très timorées, renvoyant dos à dos bourreaux et victimes, sans aucune perspective de soutien concret*, des déclarations qui contrastent avec les condamnations virulentes de la Russie, et le soutien total affiché à l’Ukraine en particulier avec l’accueil de réfugiés par la ville.


Comité Palestine Saint-Denis
Mail : pasteque662@gmail.com

A l’attention de Monsieur le Maire de Saint-Denis,

Mesdames et Messieurs les adjoint•es au Maire de Saint-Denis,
Mesdames et Messieurs les Conseiller•es Municipaux,
Hôtel de Ville,
2 place du Caquet,
93200 Saint-Denis,

Fait à Saint-denis le 26 mars 2024

Objet : Lettre ouverte au Conseil municipal de la ville de Saint-Denis

Monsieur le Maire,

Le 23 novembre 2023, le Conseil municipal de Saint-Denis est revenu sur l’actuelle situation en Palestine occupée lors des vœux communs.

Depuis, le massacre continue avec aujourd’hui plus de 32 000 personnes tuées, 73 000 personnes blessées, 2 millions de personnes déplacées, 99 000 habitations et 256 centres de santé détruits. Et toujours aucune solution concrète en perspective.

Rappelons, que dans son jugement du 26 janvier 2024, la Cour internationale de justice (CIJ) a pourtant évoqué un risque plausible de génocide à Gaza, demandant à Israël la mise en place de mesures conservatoires et l’accès de l’aide humanitaire. Il y a quelques jours, une résolution de l’ONU demande expressément le cessez-le-feu tant attendu, son application reste cependant incertaine.

Depuis bientôt six mois, les populations civiles sont déplacées, torturées, affamées, massacrées par Israël. Malgré cela, de nombreux pays, villes et organismes divers ont décidé de suspendre ou de diminuer leur soutien financier à l’UNWRA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine), en raison d’allégations non vérifiées selon lesquelles certains des membres de cette organisation, dépendante de l’ONU, auraient été impliqués dans le massacre du 7 octobre 2023.

Par ailleurs, notons qu’historiquement, la ville de Saint-Denis a tissé des liens avec les territoires palestiniens et a même démarré en 2006 un processus de jumelage avec le camp de réfugiés de Rafah. Rafah, ville à la frontière de l’Égypte, est aujourd’hui la première destination des réfugié•es palestinien•nes chassé•es du nord vers le sud depuis octobre. La situation humanitaire y est catastrophique : plus d’1,3 million de Palestinien•nes, dont 600 000 enfants se massent dans des conditions déplorables. Israël prépare son offensive sur la ville, ce qui promet d’être l’un des plus grands massacres de masse du 21e siècle.

En ce sens, le Comité Palestine de Saint-Denis demande à la Ville de Saint-Denis :

  1. D’enclencher ou renforcer les financements de la ville à l’UNWRA afin de maintenir les capacités d’agir de cette institution indispensable au maintien des vies palestiniennes ;
  2. De se positionner en terre d’accueil des réfugié•es palestinien•nes de la même façon qu’elle a exprimé son soutien à la population ukrainienne ;
  3. De réactualiser son jumelage avec le camp de Rafah, ou avec la ville elle-même, en prenant exemple sur la ville de Colombes qui a officialisé sa coopération avec la ville palestinienne de Salfit le 6 mars dernier ;
  4. D’appuyer la décision de la CIJ partout où il le sera possible, tout en portant la voix du soutien à la Palestine face aux grandes instances locales et nationale :
     La Communauté d’agglomération ;
     Le Conseil départemental ;
     La Région Ile-de-France ;
     Le président Emmanuel Macron, qui de par ses devoirs ne peut et ne doit pas se rendre la complice de génocide.

En vous remerciant d’avance pour l’attention que vous porterez à notre lettre, le comité se
tient prêt à échanger avec l’équipe municipale. Pour prolonger la discussion, nous sollicitons une
rencontre afin d’explorer les pistes de soutien que la ville de Saint-Denis pourrait mettre en œuvre.
Veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de nos solidaires salutations,

Le 21 mars 2024

Comité de soutien à la Palestine de la ville de Saint-Denis