« Le monde est un bar ». Peintures. Jusqu’au 9 janvier à la Table ronde et encore au Coq Hardi.

, par Aurélien Valmont

Le monde d’Olivier Rosenthal. Exposition à la Table Ronde jusqu’au 9 janvier. On peut encore découvrir d’autres peintures d’Olivier Rosenthal au Coq Hardi.

Pour qui fréquente le centre ville, la silhouette d’Olivier Rosenthal ne lui est pas étrangère.
Moustache fournie, barbu, chapeau vissé sur ses cheveux mi-long, clope au bec et le pas nonchalant.

Sa peinture est à l’image de notre ville. Colorée, populaire, joyeuse ou renfrognée, exubérante toujours. Mais on dirait des dionysiens du siècle passé, pas si éloigné, le XX ème. On y joue encore au flipper.

Chez Olivier Rosenthal, le monde est un bar. C’est encore le lieu ou densément peuplé, le cadrage serré, on s’y tient chaud, on s’y parle encore. On y tape le carton, on y boit toujours, on y noie parfois son chagrin, et on y fume sec. Un monde d’avant la loi Evin.

Un air d’ Au bon coin, celui de Doisneau, hier encore, quai du port.

Un monde peuplé de faux et vrais marlous, mauvais garçons moustachus, prostituées, piliers de bar, joueurs de cartes. On ferme les yeux et l’on change encore de siècle. Ça sent l’absinthe et l’odeur du poêle à charbon.

Un monde où flottent des personnages que l’on pourrait croiser chez Antonio Segui, des scènes de genre, un trait de crayon que ne renierait pas Robert Combas ou des bois peints comme chez Gaston Chaissac.

Plus que des clins d’œil, des réminiscences, des citations ou des emprunts, Olivier Rosenthal est d’une génération, celle de la figuration libre.

Il ne recule devant rien et revisite tout : La cène, La chute d’Icare…

Libre comme sa peinture, souhaitons lui un très long chemin. Clope au bec et le pas nonchalant.