Jean-Claude Legendre, le président de la section de Saint-Denis de l’Union Nationale des Combattants est en colère. S’apprêtant comme tous les ans, le 5 août, à une sortie parisienne avec ses adhérents, pour un dépôt de gerbes à l’Arc de triomphe, il a appris, en se rendant à la Maison de la vie associative, que dorénavant son association devra contribuer financièrement à cette sortie.
On ne lui a indiqué, ni le montant, ni le moment où il obtiendrait un retour, le mail envoyé par la trésorière de l’association le 24 mai étant toujours aussi à ce jour sans réponse.
Le procédé est cavalier. Son association n’a fait l’objet d’aucun courrier de la municipalité la prévenant du changement que s’apprêtait à adopter le conseil municipal, prévu de longue date pour le 8 juin.
Et les motifs de colère du président sont nombreux. S’agissant de sa demande de modeste subvention (600 euros) il n’a aussi à ce jour pas de réponse, la seule certitude étant que si elle lui est accordée, elle ne sera disponible qu’en novembre.
Passant de la colère à l’incompréhension, il s’interroge aussi sur les absences du Maire à des commémorations auxquelles, à son sens, un Maire ne devrait pas déroger.
Face aux nouvelles règles d’attribution adoptée le 8 juin au conseil municipal, – où seule l’opposition a voté contre – l’UNS n’est pas la seule association d’anciens combattants en colère.
En effet, de concert avec l’Union Nationale des Combattants, les sections dionysiennes de l’Union Française des Anciens Combattants et victimes de guerre (l’UFAC) et de l’Amicale des Anciens Marins et Marins Anciens Combattants (l’AAMMAC) participeront, comme tous les ans, à la commémoration du 18 juin 40, mais manifesteront toutes, avec force symbole et gravité, leur mécontentement.
Commémoration de la journée du souvenir de la déportation, avril 2022. Des porte-drapeaux des associations et le maire-adjoint, Daniel Dalin.
Attentif aux débats du conseil municipal, le blog de Saint-Denis s’interroge sur la manière dont la délibération a été présentée au conseil. Ce n’est pas l’élue à la vie associative Sonia Rabhi qui l’a présenté, ce qui est pour le moins étrange. Mme Rabhi était-elle gênée, en difficulté avec cette décision, voire en désaccord ?
Les motifs invoqués le 8 juin pour ce changement sont aussi peu crédibles qu’injustes. C’est Laurent Monnet, élu à l’écologie, qui présentait ce rapport (B9) au titre des Affaires générales et indiquait successivement : un souci d’harmonisation des pratiques, l’égalité de traitement entre associations, la sécurisation juridique et… la responsabilisation des associations sur l’impact environnemental des déplacements.
Encore une fois, l’écologie a bon dos dans cette affaire et vient à la rescousse d’arguments qui n’en sont pas (harmonisation-égalité-sécurisation, faut-il en conclure que tout était fait depuis longtemps en dépit du bon sens, à la tête du client, sans sécurité juridique, allons, allons, soyons sérieux !)
Responsabiliser les associations qui utilisent une seule fois dans l’année un car ? Franchement !
A quoi sert d’augmenter le budget consacré aux déplacements, comme annoncé, si dans le même temps des associations ne pouvant faire face à la dépense imposée (33 % du montant du déplacement à financer) sont contraintes à renoncer ?
Avec de telles décisions, n’est-ce pas là aussi mettre en porte à faux, en difficulté vis à vis des associations, non seulement Mme Sonia Rahbi mais aussi un autre élu, Mr Daniel Dalin, en charge de la politique mémorielle et des anciens combattants, lui qui participait les années précédentes avec l’UNS aux dépôts de gerbes à l’Arc de Triomphe ?
Aux titres de leurs délégations, des liens de proximité qu’elles supposent, les élus Sabrina Attari, Sonia Rahbi et Daniel Dalin ne sont-ils pas fondés, en responsabilité, à présenter lors du prochain conseil, une nouvelle délibération annulant celle du 8 juin ?
Mais au vu du fonctionnement de cette majorité municipale, ont-ils vraiment leur mot à dire au sein de celle-ci, face au Maire et à un groupe restreint qui multiplient décisions sur décisions – sans aucune concertation – et cela quoi qu’il en coûte au tissu associatif de la ville et aux habitants ?