Malgré les appels de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves du 93 (FCPE) aux journées « écoles, collèges et lycées déserts », des chefs d’établissements qualifient les absences des élèves comme « sans excuses (non recevable) ». C’est le cas d’un collège d’Aubervilliers où sont scolarisés de très nombreux élèves dionysiens

, par La Rédac’

Certains chefs d’établissements n’entendent pas accompagner le mouvement pour un plan d’urgence pour l’éducation en Seine Saint-Denis voire s’y opposent en mettant familles et élèves en difficulté. Ainsi à Aubervilliers, c’est la chef d’établissement du collège intercommunal Miriam Makeba, qui malgré les appels de la FCPE du 93 pour la journée du 15 mars pour « des écoles, collèges et lycées déserts », qualifie les absences des élèves ce jour là comme « sans excuses (non recevable) ». Et cela malgré les explications des parents qui, mobilisés aux côtés des enseignants, ont fait le choix de ne pas envoyer leurs enfants au collège.

Les parents ont répondu au courrier de la principale (voir celui-ci dans le portfolio) dans les termes suivants le 15 mars.

« Madame la principale,

Au deuxième jour d’un temps fort de la mobilisation démarrée après les vacances d’hiver en Seine-Saint-Denis, les parents d’élèves étaient invités à ne pas envoyer leurs enfants en cours ce jour pour soutenir les équipes pédagogiques, le personnel et appuyer les revendications pour un plan d’urgence dans les établissements primaires et secondaires.
Cela explique que de nombreux élèves ne se soient pas présentés ce matin en cours. Ce motif nous parait légitime et l’excuse valable.
En effet, il nous semble important que les parents, les enseignants et le personnel soient unis pour demander des remplacements systématiques, des enseignants formés, la fin du recours aux contractuels, suffisamment d’AESH et d’emplois de vie scolaire, des locaux en bon état et entretenus régulièrement.
Nous soutenons aussi ce mouvement lancé par l’ensemble de la communauté éducative pour s’opposer au projet de réforme qui introduirait les groupes de niveaux, les évaluations nationales, le redoublement imposé, l’examen de passage au lycée, l’uniforme…. Parce que ces mesures ne sont guidées par aucune finalité pédagogique. Elles conduisent à trier les élèves pour réaliser des économies budgétaires. 
La mobilisation se poursuivra samedi, sous une autre forme. 
 Dans ce contexte difficile et une période scolaire dense, nous réitérons tout notre soutien au personnel et à l’ensemble de l’équipe pédagogique du collège. Nous espérons vivement que toutes ces mobilisations conduiront à un plan d’urgence dans le 93.

Cordialement, 
Les délégués des parents d’élèves du collège Miriam Makeba
le 15 mars 2024 »

Malgré ce courrier, les absences des élèves sont toujours considérées "sans motif valable".
Une manière de faire étonnante de la part de l’institution qui rajoute de la difficulté, du stress pour les élèves et leurs parents aux difficultés qu’ils rencontrent déjà dans leur parcours scolaire.