Manuel s’en est allé.

, par Michel Ribay

Manu le libertaire, Manu la colère, Manu en pétard,
Contre les tièdes, les pisse-froid, les emmerdeurs
Manuel toujours rebelle, ronchon, bouffeur de cochons
de curés, paella et boudins noirs, Manu l’anar !
Manu la clope, Manu tchin-tchin, amour, anarchie,
t’en as dis des conneries à te faire des ennuis
Manu des fiesta, Manu tortillas, do you speak Zapata ?

Manu je me souviens, de tes colères d’entre deux verres
d’entre deux mers, à refaire et défaire les foires du savoir-faire,
jusqu’à plus d’heure, jusqu’à plus soif
Dufour, Ducazaux, tous les autres entablés, endiablés de décembre à l’avril
Les fous rires du petit matin, les frimas, quoi putain c’est déjà la fin ?
Françoise partie, les tulipes se sont fanées, les fêtes étiolées,
Saint-Denis fait la gueule, il a l’Octobre triste quand vient sa fête.

Et si l’on pleure à Granville
Il y a des jours ici où l’ennui s’est fait roi.
On y bénit l’eau tiède,
Ça suinte fort l’équilibre
et le vin chaud est banni
Manu ! Basta la muerte !
Françoise est là, Fernando, Riccardo,
Mustafa, les autres aussi…
Manu ? Manu, t’entends, reviens !