Pour la mobilité des Dionysien.nes, la politique de Mathieu Hanotin mérite un zéro pointé. Et on vous dit pourquoi ! La proposition du Collectif pour le maintien des bus adressée au Maire.

, par Saska Rupert

Les mobilisations en protestation contre la suppression de la desserte du centre ville par les bus RATP se sont succédées ces derniers mois. Dernière en date, celle du jeudi 8 février qui a réuni une centaine de personnes dès 18 heures, jour de conseil municipal. A cette occasion, le collectif est revenu sur sa proposition qui ne remet pas en cause le projet de la majorité municipale sur la place Jean Jaurès. Le Blog de Saint-Denis publie les documents dont le maire a été destinataire. Ecoutera-t-il ce que le Collectif propose ? Faisant depuis le début la sourde oreille aux protestations des Dionysien.nes, on peut malheureusement en douter.

A ce conseil municipal du 8 février un marché public a été lancé pour renforcer la Ligne bleue à partir de septembre 2024. Ainsi les Dionysien.nes qui contribuent par leurs impôts à financer un service public de transport – la RATP – contribueront une deuxième fois à un financement censé assurer leur mobilité À Saint-Denis.

Ce marché public lancé par la municipalité reconnait implicitement les conséquences de l’arrêt du passage des bus en centre ville puisque l’objectif de renforcement de la Ligne bleue est selon leur propos pour « desservir le centre-ville ».

Il faudra donc, pour ceux qui utilisaient un service public payant – lié à leur carte Navigo – payer un autre service pour accéder au centre-ville. La Ligne Bleue même renforcée et sans réservation ne pourra bien entendu remplacer l’offre de transport qu’assurait la RATP pour « desservir le centre-ville ».

D’ailleurs qu’en sera-t-il du service qu’assurait la RATP à savoir non pas « desservir le centre-ville » en transport en commun mais en sortir vers d’autres quartiers (La Plaine par exemple) ou d’autres villes ?

Ce dossier illustre le peu de souci du quotidien des Dionysien.nes. Il illustre aussi une manière de faire entre amateurisme et renoncement à assumer leurs responsabilités politiques.

Renoncer au passage de bus de grande capacité en centre-ville ? Partant de cette hypothèse – contestable, contestée, discutable en tout cas – il convenait pour le maire et sa majorité municipale de mener la bataille auprès d’Ile-de-France Mobilités pour y substituer, toujours par la RATP, un service de navettes électriques comme ils en existent dans des arrondissements parisiens ou ailleurs sans dégradation de la mobilité pour les usagers.

Associer y compris la population à cette exigence légitime, à cette bataille aurait eu du sens. C’était associer l’ensemble de la population à une exigence environnementale en centre-ville : moins de bruit, moins de pollution, et une meilleure gestion des deniers publics : moins d’impact sur les voiries.

Au lieu de cela et au nom d’un discours environnemental, le Maire et sa majorité municipale dégradent brutalement les conditions de vie et de transport des Dionysien.nes et aggravent la coupure entre quartiers qu’ils prétendaient vouloir combattre dans leur programme en 2020. On voudrait en plus porter un mauvais coup – en opposant mobilité et environnement – à l’indispensable combat écologique qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Associer la population reste, on l’aura compris sur ce sujet – comme sur d’autres – pour le Maire et sa majorité, une incongruité voire un gros mot.

Un zéro pointé pour cette majorité, une politique de mobilité à rebours de toutes les innovations en France

Le Maire – et sa majorité – se targue d’être bientôt la deuxième ville d’Ile-de-France après Paris. Comment nous expliquer alors qu’ils ne peuvent prétendre à des services de transport équivalents mis en place dans plus de 60 villes en France, à savoir des navettes électriques !

Par ailleurs, rappelons au passage que de plus en plus de villes importantes ont mis en place un service de transport gratuit plébiscité par les usagers. Elles sont à ce jour 38 en France dont Aubagne, Niort, Châteauroux, Dunkerque et bientôt Montpellier.

Alors que nous propose le Maire et sa majorité après la suppression du transport public en centre-ville et lors du conseil municipal du 8 février (voir en portfolio les lots 1 et 2) ?

Une nécessité de payer deux fois à Saint-Denis et uniquement accessibles dans le cadre de La ligne Bleue sur rendez-vous au plus de 70 ans ou à ceux de plus de 60 ans en situation d’handicap dans un minibus de 9 places et un minibus urbain entre 18 et 31 places (assises/debout) adapté au transport des personnes âgées à mobilité réduite ou non (y compris pour des personnes en fauteuil roulant), pour des trajets pré-déterminés par les services de la ville.

On le voit bien c’est un pis-aller et véritablement une politique à rebours des pratiques innovantes socialement et écologiquement mis en place dans de nombreuses villes !

Bref à ce stade, c’est une fois de plus un zéro pointé pour cette majorité et les Dionysien.nes en paient les frais.

La proposition du Collectif pour le maintien des bus en centre-ville

Les Collectif a adressé un courrier au Maire qui récapitule les éléments de leur proposition. Ils sont compatibles avec le projet de végétalisation de la place Jean Jaurès porté par la municipalité.
Elle consiste à élargir de 2 m la voie pompier – obligatoire – permettant le passage des bus.
Tous les documents sont ici publiés et téléchargeables.