Rencontres du troisième type. Macron à Saint-Denis le 17 novembre. Stop ou encore ? Pour nous, c’est non.

, par Rosalie Merteuil

C’est reparti. A croire que tous les bureaux parisiens ou les salons de l’Élysée sont déjà réservés, à tel point qu’il faut encore une fois passer le périphérique et se rendre à Saint-Denis pour que Sa Majesté rencontre les chef.fes de partis. Un piège pour la gauche et un cauchemar pour les Dionysien.nes. Une nouvelle défection est intervenue ce mercredi 15, celle d’Eric Ciotti (Les Républicains). La réunion se tiendra-t-elle finalement avec seulement trois représentants de l’opposition, Marine Tondelier (Les Ecologistes), Fabien Roussel (Parti communiste français ) et Jordan Bardella (Rassemblement national) ou finira-t-elle en eau de boudin ?

C’est annoncé pour le 17 novembre. On se demande à quoi cela va bien pouvoir servir sinon, cette fois ci encore, à donner quelque crédit au stratagème du président qui consiste à vouloir faire croire qu’il consulte.

Consulter consiste pour le président à faire déplacer les représentants d’une partie des corps dit intermédiaires dans notre cœur de ville.

Une chose est sûre, pas plus que tout l’aréopage élyséen, – s’ils viennent cette fois-ci – Marine Tondelier pour Les Ecologistes, Fabien Roussel pour le PCF, Manuel Bompard pour LFI ne viendront en bus. L’arrêt de bus au droit de la Maison d’Education de la Légion d’honneur n’existe plus.

On en oublie un, Olivier Faure pour le PS, qui, après sa sortie de route de ce week-end, celui-ci estimant légitime la présence du Rassemblement National à une manifestation contre l’antisémitisme, a choisi, par une déclaration d’une radicalité extrême, de se refaire une santé à gauche : « S’il [Macron] veut se marier avec la droite et pousser le raisonnement jusqu’à l’extrême droite, grand bien lui fasse, ce sera sans moi ». Olivier Faure est bien mieux inspiré ce lundi que ce week-end.

On dit la France Insoumise réservée sur sa participation, mardi 7 novembre les Ecologistes feront connaître leur décision, du côté du PCF le sujet devait être discuté ce lundi 6 novembre.

De notre côté nous ne sommes pas conviés, la grande presse non plus, cela se déroule à huis clos et les smartphones sont confisqués à l’entrée.

Nous donnerons quand même notre humble avis. Il est simple. C’est niet.

Et pour au moins deux raisons.

La première. Le président – alors que le RIC (Referendum d’Initiative Citoyenne) a été réclamé à corps et à cris dès 2019, durant tout le mouvement des Gilets jaunes, – entend abaisser à un million d’électeurs, contre près de cinq millions aujourd’hui le seuil pour permettre l’organisation d’un référendum d’initiative partagée (RIP) et ceci afin de permettre de l’étendre aux « questions de société », – se réveille… en 2023.

Précisons : « Il s’agirait [pour le président] à la fois de saisir des projets de loi relevant de questions dites “sociétales” comme la fin de vie parfois évoquée, mais également de réformes plus larges touchant plusieurs aspects intriqués entre eux, comme c’est le cas des questions migratoires, qui relèvent de sujets régaliens, économiques, sociaux ou même diplomatiques »

Pourquoi donc répondre positivement à cette invitation – perfide – dont l’objectif premier est bien in fine, d’épouser l’air du temps extrême-droitier, de caresser dans le sens du poil Ciotti, Bardella et Retailleau et de recueillir un quitus sur la démarche avec en ligne de mire un sujet obsessionnel : l’immigration ?

Une « question de société » majeure, la réforme des retraites, qui a mis des millions de citoyens dans la rue, a-t-elle été retenue ?

La seconde. Voir à nouveau le centre-ville transformé en citadelle assiégée, devoir montrer pattes blanches pour nos déplacements – quand ils sont encore possibles –, subir toute une journée le bruit des moteurs et les émanations atmosphériques de dizaines de véhicules de la gendarmerie et des Compagnies Républicaines de Sécurité pour réunir au sein de la Légion d’honneur entre 10 et 15 personnes, franchement non merci !