Suite des témoignages. Ce que la suppression des arrêts de bus en centre ville cause comme difficultés, souffrances pour tous et met les femmes en danger

, par La Rédac’

Nous poursuivons la publication de témoignages d’habitants suite à la suppression des arrêts des bus 153, 253 et 239 en centre-ville. Les dates sont importantes, elles révèlent soit la totale impréparation de ce changement, soit le mépris envers les habitant.es, soit les deux. Les témoignages indiquent d’ors et déjà qu’il n’y a pas que les personnes âgées ou celles qui ont des difficultés pour se déplacer qui sont touchées. Cette décision entrave la possibilité de sortie des femmes et les met en danger.

→ 12 juillet
Nous habitons le centre-ville depuis 1992, donc hier 11.07.2023, pour aller chez le dentiste nous avons été à pied jusqu’à l’arrêt Saint-Rémy où les bus 153 et 253 étaient sensés s’arrêter comme d’habitude. 
Au bout de 20 mn ne voyant rien venir, alors que j’avais consulté internet sur mon ordinateur avant de partir, une passante a regardé sur son portable, hélas ils ne passaient plus à cet arrêt sans l’avoir signalé !!!
 Alors pour ne pas perdre ce RV important nous avons dû aller à pied de l’arrêt Saint-Rémy à Porte de Paris pour prendre une correspondance (nous avons 76 et 77 ans).
Tout ça nous allons nous en souvenir le moment venu......... cette ville est devenue invivable pour « les vieux ».
Rachida. S.

→ 20 juillet
Je voudrais apporter mon témoignage concernant la suppression des arrêts de bus en centre ville.
Je ne suis pas handicapée, je ne suis pas vieille (pas encore), mais je suis une femme (seule) et j’habite à Henri Barbusse.
J’avais pour habitude de me rendre en centre ville le soir pour rencontrer des amies et de rentrer, aux alentours de minuit avec le 253 tout proche (face à la médiathèque), qui me déposait tout près de mon domicile.

Depuis le 10 juillet ces rencontres sont devenues très compliquées, je dois traverser une partie du centre-ville pour récupérer le bus.
Dernièrement, un soir en allant récupérer le 253, j’ai été sifflée, alpaguée par des hommes. J’ai été suivie dans la rue. J’ai eu la chance de rencontrer un ami qui m’a accompagnée. C’est devenu insupportable au point que je n’ose pas sortir de peur de me retrouver dans une situation ingérable et avec la peur au ventre lorsque je dois rentrer.

Pour nous autres, femmes le centre ville est devenu interdit ou alors à nos risques et péril.
Mme Filhol, M. Hanotin vous dites lutter contre le sexisme, les discriminations faites aux femmes comment pouvez vous laisser ces situations s’installer avec votre décision ?

J’ai vu les affiches apposées place Jean Jaurès concernant les propos et attitudes sexistes faites aux femmes archéologues que je soutiens de tout cœur.
Mais n’oubliez pas le quotidien des femmes habitants dans les quartiers périphériques qui elles ne pourront plus se rendre en centre ville le soir ou avec la peur de se faire insulter, siffler, voire agresser sur leur parcours alors qu’elles pouvaient accéder à un bus tout près de l’endroit où il y a de la vie nocturne et où nous pouvions nous sentir en sécurité.
Rima. T.

→ 27 juillet
Le 19 juillet, j’avais rendez-vous à l’hôpital Delafontaine avec un neurologue à 15h30. J’ai appelé la Ligne bleue le 9 juillet, soit le 10 jours avant, pour prendre rendez-vous et mon interlocuteur m’a indiqué que tout était réservé par des personnes se rendant au cimetière. J’ai insisté pour avoir ce service de la Ligne bleue car j’avais un rendez-vous médical. On m’a alors dit que le chauffeur ne pouvait passer me prendre qu’à 13h et j’ai dû accepter cet horaire. J’ai donc été déposée à l’hôpital deux heures avant mon rendez-vous. Je redis que j’avais appelé pour réserver le bus 10 jours avant mon rendez-vous. A quand un renforcement de la Ligne bleue ?
E. G.

Vous pouvez retrouver via ce lien la première série de témoignages publiée.