Un Collectif est créé pour mettre fin aux conditions indignes dans lesquelles est accueilli le public à la sous-préfecture, rue Catulienne et pour le respect du droit des étrangers.

, par La Rédac’

Les nouveaux locaux de la sous-préfecture situés au 2 rue Catulienne pouvaient laisser penser qu’ils constitueraient l’occasion d’améliorer l’accueil du public et d’accélérer le traitement des dossiers déjà très problématique pour tout ce qui concerne les droits des étrangers. Il n’en a rien été. Malgré les alertes, les protestations, les courriers du député Stéphane Peu, de la conseillère départementale Silvia Capanema, ceux du député d’Eric Coquerel, du groupe d’opposition municipal Saint-Denis à gauche et de nombreux citoyens, la situation ne s’est pas améliorée. Aujourd’hui, c’est un Collectif unitaire rassemblant de nombreuses organisations et citoyen.nes qui va mener la bataille. Il s’est réuni mardi dernier et a dégagé des premières perspectives de mobilisation.

Plus d’une trentaine de personnes de différents quartiers de Saint-Denis ont participé à la première réunion de ce Collectif. Y étaient présents des représentants de collectifs citoyens, des membres de partis politiques et de syndicats dont l’Association des Ami.es du Couvent des Ursulines, le MRAP, l’Association des femmes de Franc-Moisin, le CCFD, la CIMADE, l’association des femmes africaines de la Plaine, le Service Etrangers du Secours Catholique, Dom’Asile, La Rosalie Solidaire, l’association Ensemble, vivre, travailler et coopérer à Saint-Denis (EVTC), le Comité Palestine, LO, le NFP, le NPA, LFI…). Une liste non exhaustive de tous les présents mais qui témoignent déjà d’une large mobilisation sur le sujet.

La maltraitance systémique que subissent les étrangers, régularisés ou non, a été soulignée : rendez-vous impossible en ligne, absence d’interlocuteur en préfecture, pas d’accès aux guichets, files d’attente devant les locaux sans aucune protection face aux intempéries, non renouvellement des titres et perte de droits/de travail, situations dramatiques de toutes sortes suite au non renouvellement dans les temps de leur titre de séjour, délais excessivement longs de délivrance des titres, bugs répétés de l’ANEF (Administration Numérique pour les Etrangers en France), traitements indignes et maltraitants de toutes natures, etc.... 

Les prises de rendez-vous numériques en préfecture avaient même fait l’objet d’un trafic commercial en 2021 qui avait fait l’objet d’un signalement au procureur de la République par le député Stéphane Peu. De même, le député Eric Coquerel de son côté alertait et dénonçait cette situation depuis bien longtemps et avait rencontré le sous-préfet à ce sujet en mai dernier.

Toute cette situation n’est donc pas nouvelle. Elle a fait l’objet ces dernières années de nombreuses alertes et interpellations, de la préfecture, des ministres, de la part des élus sur le sujet, de manifestations à Bobigny ainsi que d’intervention au sein du conseil municipal par l’élue d’opposition Sofia Boutrih.

Aujourd’hui s’ajoute la situation politique qui, plus encore que précédemment, fait craindre la mise en place d’une politique d’extrême droite de plus en plus dure vis-à-vis des étrangers. Les déclarations du premier ministre Michel Barnier et ses prises de positions publiques répétées par le passé concernant l’immigration confirment ces craintes.

A l’issue de cette réunion des groupes de travail ont été créés. Avec plusieurs objectifs.

– Rendre le collectif visible sur le site, établir le maximum de contact avec les personnes concerné-e-s et recueillir des témoignages en préservant l’anonymat

– Relayer la mobilisation auprès des médias et de la population dionysienne

– Lancer une pétition (en cours de rédaction).

Enfin une manifestation est prévue dès le début du mois d’octobre.

Le Blog de Saint-Denis reviendra très vite sur le sujet et relaiera toutes les informations, dates de réunions et mobilisations prévues.