Une violente intervention policière dans le quartier de la gare le 6 février 2022, ponctuée de multiples illégalités. Une enfant blessée lors d’une charge de la police municipale. Un appel à témoins est lancé pour recueillir des témoignages de personnes ayant assisté aux événements.

, par La Rédac’

Dans son édition datée du 14 mai, le journal quotidien Le Monde révèle, sous la plume d’Antoine Albertini, chargé des questions Police, les événements qui sont intervenus dans le quartier de la gare le 6 février dernier vers 23 heures.
Ceux-ci viennent s’ajouter aux incidents qui se sont multipliés ces deux dernières années et qui sont rapportés régulièrement sur les réseaux sociaux. Le blog reviendra sur toutes ces questions dans ses prochains articles.
Deux extraits video de la soirée du 6 février sont accessibles en fin d’article.

Nous lançons dès maintenant un appel à témoins afin de recueillir des témoignages d’autres personnes ayant assisté aux événements survenus le 6 février ou faisant partie du groupe de personnes chargées par la police municipale et visées par le jet de grenade et les nombreux tirs de LBD effectués ce soir-là.

Les témoignages peuvent être recueillis à l’adresse suivante :
temoignagesintervention6fevrier2022@protonmail.com

Documenté par deux extraits vidéo, l’article du Monde paru ce samedi 14 mai fait la lumière sur une intervention de la police municipale suivie de celle de deux membres de la police nationale, appartenant vraisemblablement à la BAC (Brigade Anti-Criminalité), à l’encontre d’une trentaine de supporters fêtant pacifiquement la victoire de l’équipe du Sénégal à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN).

De nombreuses règles, édictées dans le code de déontologie, encadrent l’intervention des forces de police, qu’elles soient municipales ou nationale. Celles-ci ont été largement ignorées, transgressées lors de leur intervention le 6 février et ont conduit à une grave blessure d’une enfant de huit ans.

Ces faits, de la charge de la police municipale armée de chiens au jet d’une grenade par la police nationale suivi de nombreux tirs de lanceur de balles de défense (LBD), seraient restés inconnus du public sans la présence de témoins, la captation de la vidéo et le travail long et rigoureux effectué par des militants et des membres du comité de rédaction du BSD qui continuent de porter assistance aux victimes de ces événements.

Ces événements font l’objet d’une plainte contre X pour « violences volontaires en réunion, par personnes dépositaires de l’autorité publique, sur mineur de moins de 15 ans » et « mise en danger de la vie d’autrui » déposée le 13 mai auprès du procureur de la République de Bobigny.

Une caisse de solidarité sera lancée très prochainement afin de faire face aux dépenses nécessaires pour assurer l’assistance judiciaire des victimes.

Nous reviendrons dans nos prochains articles sur cette affaire proprement dite avec des éléments complémentaires à l’article du Monde. Ces articles éclaireront cet événement et le restitueront dans le contexte dionysien dominé par une politique strictement sécuritaire défendue bec et ongles par la municipalité. Une politique qui s’avère lourde de dérives, à l’image de celles révélées ce jour.

Si personne ne peut contester les problèmes de délinquance et de sécurité auxquels les Dionysien.nes peuvent être confrontés, rien ne saurait justifier les comportements injustifiés et injustifiables des forces de police qui mettent en danger nos concitoyens.

Cette affaire ne peut que renforcer les interrogations, les inquiétudes des Dionysien.nes face à la multiplication des incidents relatés sur les réseaux sociaux. Elle questionne aussi la formation reçue par les agents, leur encadrement et la pression qui s’exerce sur eux.

Cette affaire renforce la conviction de nombreux citoyen.nes dionysien.nes sur la nécessité de travailler dès maintenant à établir avec sérieux et impartialité, en appui et en concertation avec des collectifs de citoyens et des associations œuvrant dans le champ des droits humains, la réalité des faits dénoncés ici ou là dans notre ville, à recueillir tout témoignage et tout document permettant la manifestation de la vérité devant les juridictions de la République.