Cette soirée de recueillement allait tourner au cauchemar après l’intervention de la police municipale et de la police nationale. Médiapart avait alors publié un article très détaillé sur l’intervention violente des policiers durant cette soirée.
Suite à cette soirée, le frère de Yanis avait été accusé d’incitation à l’émeute, outrage et rébellion, violences contre personnes dépositaires de l’autorité publique. Il risquait 18 mois de prison dont 6 avec sursis. Un autre jeune homme de 18 ans habitant du quartier était accusé d’avoir frappé un policier lors de sa garde à vue après son interpellation. Par ailleurs, deux policiers réclamaient 1300€ au titre du préjudice moral subi.
Alors que la famille de Yanis était déjà frappée par le deuil, ces accusations venaient plonger la mère de Yanis dans une profonde détresse. Elle expliquait dans Mediapart avoir peur pour ses autres enfants : « j’ai l’impression que la police s’acharne sur nous ». Dans ce contexte, le frère de Yanis avait d’abord pris la fuite avant finalement de se rendre au commissariat.
Or, le vendredi 28 janvier, devant la quasi-absence de preuves apportées par les policiers, les deux jeunes accusés ont été relaxés de tous les chefs d’inculpation (hormis le délit d’outrage retenu contre le frère de Yanis - délit qui, bien souvent ne s’appuyant que sur des témoignages des forces de police sans élément matériel de preuves, motive le combat de nombreuses associations pour la disparition de celui-ci du code pénal).
Les deux policiers demandant des dommages-intérêts ont également vu leur demande rejetée.
Pour compléter l’exposé du déroulement du procès, vous pouvez vous reporter aux pages #justiceetveritepouryanis sur les réseaux sociaux et notamment au récit posté par Emilie, membre du collectif Justice et Vérité pour Yanis.
Cette décision de justice pourrait peser sur les autres procédures en cours dénonçant la violence des policiers. En effet, une vingtaine d’habitant.e.s, présent.e.s lors de la veillée funéraire, avaient décidé de déposer plainte pour « violences volontaires commises en réunion avec usage d’une arme et en raison de l’appartenance de la victime à une ethnie ou une prétendue race ou religion déterminée » et « mise en danger de la vie d’autrui » par le biais de leur avocat Me Arié Alimi.
Le 29 juin 2021, le parquet de Bobigny a ouvert une enquête préliminaire.
A suivre…