Lettre ouverte des AESH du 93 pour une vraie école inclusive.

Soutenue par SUD éducation 93, la FSU 93 et la CGT éduc’action 93

Tous les enfants ont droit à l’éducation, quel que soit leur handicap, c’est un droit fondamental. Or on voit que dans le 93, à cause de la politique de mutualisation des moyens et le manque de personnels, les élèves ne bénéficient pas de l’accompagnement dont ils et elles ont besoin.

Pourtant l’administration continue à maltraiter les AESH. Aujourd’hui, les services départementaux de l’Éducation nationale profitent de la maigre revalorisation salariale en cours pour imposer la mutualisation des moyens aux AESH du département. Nous sommes convoquées pour signer des avenants à nos contrats afin d’être affectée dans un regroupement d’écoles et d’établissements scolaires (PIAL) dans l’illégalité la plus complète : pas de délai de réflexion, pas d’information sur la carte des PIAL, pas le droit de poser des questions faute de temps !

Les syndicats du département ont réussi à arracher un délai de réflexion de 10 jours avant de signer les avenants, mais la loi stipule que les personnels bénéficient d’un délai d’un mois pour accepter ou non de signer un avenant à leur contrat. L’Éducation nationale n’est pas au-dessus des lois : elle doit respecter les droits des personnels !

Cette maltraitance met au jour le mépris avec lequel nous sommes traité·es : la revalorisation annoncée est minime et ne nous permettra pas de sortir de la précarité. Comment peut-on survivre avec un salaire d’environ 800 euros par mois ? Pour toucher un SMIC à la fin du mois, certaines d’entre nous doivent cumuler plusieurs emplois, au mépris de nos conditions de travail et de notre santé. Nous sommes les exploité·es de l’Éducation nationale.

Les PIAL viennent dégrader encore nos conditions de travail. Avec le PIAL, nous ne sommes plus affecté·e dans une école, dans un collège et dans un lycée mais sur une zone plus ou moins importante dans laquelle nous sommes amené·es à nous déplacer, en allant, au cours parfois d’une même journée, d’une école à une autre école ou à un établissement du second degré. Avec cette logique de mutualisation des moyens sur une zone, nous accompagnons de plus en plus d’élèves pour un volume d’heures d’accompagnement par élèves moins important. L’Éducation nationale utilise les PIAL pour pallier le manque de personnels AESH.

Le nombre d’heures d’accompagnement ne dépend plus des besoins des élèves mais des moyens disponibles dans le PIAL. On sacrifie la relation pédagogique entre l’AESH et l’élève faute de moyens. Les élèves en situation de handicap ont besoin de stabilité dans l’accompagnement et nous ne sommes pas des pions que l’on peut déplacer indifféremment. Les élèves en situation de handicap ont besoin de nous, les enseignant·es ont besoin de nous, les CPE ont besoin de nous. Sans nous, les AESH, il n’y a pas d’école inclusive !

C’est pourquoi nous appelons les parents d’élèves à se mobiliser avec nous. Nous demandons aux député·es, aux personnalités politiques et médiatiques, aux journalistes de relayer notre lettre ouverte afin d’informer la population de la réalité de l’école inclusive.

Rejoignez la mobilisation des AESH le 3 décembre à 10h devant le rectorat de Créteil.

La discrimination des personnes en situation de handicap commence dès l’école faute d’un accompagnement de qualité, c’est pourquoi nous revendiquons la reconnaissance de notre métier par :

 la création d’un vrai statut de la Fonction publique,

 un temps d’accompagnement de 24h à temps plein afin de garantir des salaires à temps plein avec le versement de l’indemnité REP/REP+,

 une vraie formation pour reconnaître les qualités professionnelles des AESH.

Pour l’école inclusive, il faut reconnaître le métier d’AESH !