« On devrait détruire ces enculés de gauchos ». Des policiers de Saint-Denis violentent trois femmes à la sortie du métro

« sales putes de gauchistes »

« La pétasse l’avait bien cherché. On devrait détruire ces enculés de gauchos. »

« cafards »

« On a lancé les deux corps à la Seine. »

Voilà quelques-unes des menaces et insultes qu’auraient subi trois femmes agressées après une soirée à Saint-Denis, selon des révélations de Streetpress.
D’après leurs témoignages, elles ont été victimes de sexisme et de lesbophobie.

Elles sont agressées une première fois dans un noctilien par le chauffeur du bus. L’une d’entre elles reçoit des coup de pieds, avant d’être traînée par les pieds sur toute la longueur du bus.

La soirée de cauchemar ne s’arrête pas là. Une voiture de police passant par là, le chauffeur en profite pour les interpeller et explique s’être fait agresser par les jeunes filles. « On s’était enfuis un peu plus loin. Quand les policiers sont venus vers nous, j’ai voulu leur expliquer ! Mais c’était nous les coupables pour eux… », regrette une des victimes. Elles sont alors menottées et emmenées au poste de La Plaine, sans pouvoir plaider leur cas.

« On arrive au commissariat et la première vision que j’ai, c’est cet énorme flic qui fume un cigare…. », explique l’une des victimes. « Un shérif, avec une dizaine d’autres personnes. »
Présumées coupables avant même leurs dépositions, elles sont alors une nouvelle fois agressées au commissariat de la Plaine, ce commissariat qui fait encore tristement parler de lui.

Les scènes qu’elles décrivent sont hallucinantes. Elles sont privées d’eau malgré leurs demandes répétées et l’une d’entre elles reçoit un coup de poing dans le visage accompagné d’un « La pétasse l’avait bien cherché ».

Transférées au commissariat de l’avenue Jean Moulin, les policiers présents ne font pas montre de beaucoup plus de retenue que leurs collègues de la Plaine. « Toi tu vas ramasser toutes les merdes qu’il y a par terre, m’a dit un policier ».
« T’as l’impression qu’ils veulent te dominer, d’être un chien. Tu perds toute ta dignité », dit l’une d’entre elles, alors qu’elles sont toujours privées d’eau et d’accès aux toilettes.

Pour finir, lorsque l’une des trois femmes indique qu’elle est chercheuse à la Sorbonne, les policiers auraient rétorqué « C’est là où a commencé mai 68 », « Nous on n’aime pas ça et on va vous le faire payer. ». Quelques minutes avant, le policier qui a frappé une des femmes au visage aurait dit « On devrait détruire ces enculés de gauchos ».

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