« Apaiser » en ségrégant : le cynisme d’une « startup-municipalité »

, par Alain Bertho

Le Blog de Saint-Denis vous invite à lire l’article d’Alain Bertho intitulé « Apaiser » en ségrégant : le cynisme d’une « startup-municipalité » qu’il a publié sur son blog du média en ligne Médiapart.
Alain Bertho y dénonce la nature profonde, ségrégative, du projet du maire, Mathieu Hanotin, de supprimer six arrêts de bus au cœur du centre ville de Saint-Denis, à rebours de l’histoire d’une ville populaire et des politiques publiques de solidarité et d’inclusion menées durant des décennies.

Pour « apaiser » le centre-ville, la municipalité de Saint-Denis propose d’y fermer les arrêts de bus. Ceux-là même utilisés quotidiennement par des milliers d’habitant.e.s des quartiers pour profiter des services publics et des commerces. Cinquante-deux ans après la mise en place du « busing » scolaire pour lutter contre la ségrégation aux USA, Saint-Denis invente le « dé-busing » municipal.

« C’est pas une ville toute rose mais c’est une ville vivante
Il s’y passe toujours quelque chose, pour moi, elle est kiffante
J’connais bien ses rouages, j’connais bien ses virages
Y a tout le temps du passage, y a plein d’enfants pas sages
J’veux écrire une belle page, ville aux mille visages
Saint Denis centre, mon village »

Grand Corps Malade

Les usagères et usagers des bus qui se pressent à la station Basilique du 153 ne veulent pas y croire lorsqu’on leur présente la pétition. Supprimer les bus du centre-ville de Saint-Denis ? Voyons ce n’est pas possible. Comment peut-on envisager de couper sans discussion cette intense circulation interne à la ville, couper ainsi les quartiers périphériques de Franc-Moisin, La Sausssaie-Floréal-la Courtille (SFC), et La Plaine de ce centre-ville commerçant et culturel ?

Ce sera pourtant une réalité dès le 1 juillet 2023. L’annonce a été faite par le Maire (socialiste) de Saint-Denis, sans concertation préalable, lors d’une réunion publique sur la rénovation du centre-ville en février 2023.

Sourd aux protestations et aux pétitions, le maire s’arc-boute depuis sur une décision qui en dit long sur sa vision de la ville et de celles et ceux qui y vivent.

Le cœur battant d’une ville populaire et solidaire

Saint-Denis est souvent qualifiée de « la ville de province la plus proche de Paris ». Les grosses cités populaires et l’immense quartier de la Plaine sont toutes reliées par les lignes 153, 253 et 239 de bus à un centre-ville vivant, riche de ses services publics et d’une myriade de commerces adaptés à l’une des populations les plus pauvres de France.

Le centre-ville, lui-même populaire, a été rénové il y a un demi-siècle par une municipalité communiste qui y avait privilégié le logement social. Dans ce quartier semi piétonnier, la Basilique royale cohabite avec le plus grand marché (trihebdomadaire) d’Ile de France, le Théâtre Gérard Philippe avec des solderies et un magasin Carrefour, le cinéma l’Écran avec le tribunal, la librairie « La P’tite Denise » avec les vendeurs à la sauvette à la sortie du métro, la médiathèque avec le Mac Do…

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