Médiathèques. Ce n’est qu’un début...

, par Sonia Gomar

Dimanche 17 Octobre, les bibliothécaires et les usagers s’étaient donnés rendez-vous devant la médiathèque du centre ville de Saint-Denis pour le premier jour d’ouverture de l’équipement un... dimanche !

Chacun, chacune avait apporté du linge pour une lessive et un étendage communs. Mais très vite l’on a vu fleurir sur les étoffes et notamment sur les tee shirts un florilège de petites phrases non dénuées d’humour sur les activités dominicales du personnel qu’il souhaitait voir perdurer. L’ensemble du textile fut suspendu à une corde à linge à l’aide d’épingles sur le pourtour du square, face à la bibliothèque.

Les enfants présents coloriaient les lettres avec une belle application. Une fois l’installation en place, on a vu naître des chorales improvisées interprétant des tubes savamment détournés pour réaffirmer le NON au travail dominical ! Là encore, beaucoup de créativité !

Cette mise en scène provoqua la curiosité des passants qui s’arrêtèrent nombreux pour lire les différents messages affichés sur des tissus colorés. Beaucoup de nos usagers-(ères), se sont déplacés souvent accompagnés de leurs enfants.

Nous avons vu grossir leur nombre au fil de la journée et c’est plus de 200 personnes qui sont venues apporter leur soutien aux bibliothécaires en grève.

Vers 16h00, les musiciens de l’Orchestre Balafon solidaires de la lutte se sont installés près du Mémorial dédié à l’esclavage (l’œuvre de Nicolas Cesbron) et nous ont régalé de leur swing et de leur répertoire engagé.

C’est dans cette ambiance joyeuse mais néanmoins déterminée que les bibliothécaires sont allés à la rencontre de la population qui rapidement à pris parti pour le personnel en lutte, interrogeant de manière récurrente : " Mais si les parents travaillent tout le temps, que vont devenir les enfants ?" et autre question revenue plusieurs fois : "Est-ce que ce sont tous les maires qui ont voté pour le travail du dimanche ?"

La réponse ne manquait pas de provoquer la déception qui se lisait sur les visages.

Les bibliothécaires et les usagers qui refusent le diktat et les errements de Plaine Commune ont organisé au débotté deux journées d’action, l’une à la Maltournée, l’autre en centre ville et malgré un timing serré, ils et elles peuvent se targuer d’un joli succès.

Ce n’est qu’un début...