Ecole Pasteur. Rassemblement le vendredi 15 avril à 12h devant la mairie (rdv devant l’école Pasteur à 11h30). Rassemblement devant le ministère de l’Education nationale à 14 h le mercredi 20 avril.

, par Rosalie Merteuil

L’inquiétude et la colère dominent depuis quelques jours au sein de l’école Pasteur. La communauté éducative fait face à une décision brutale, inédite : la mutation de six enseignants. Un large mouvement de mobilisation en soutien à l’équipe enseignante, aux parents, aux enfants perturbés se construit. Mouvement de grève, pétition, la solidarité s’organise. Un large mouvement que préfère ignorer Mathieu Hanotin qui indique dans son communiqué qu’une « enquête administrative, mise en œuvre par le DASEN, a manifestement conclu à la nécessité de procéder rapidement à des changements dans l’équipe enseignante et de direction… » et ajoute que « dans l’intérêt supérieur des enfants, elle s’imposait au regard de dysfonctionnements graves et anciens qui m’ont été présentés ». A-t-il au moins pris la peine de rencontrer l’équipe, les parents ?

Depuis de nombreuses années, il a été maintes fois souligné les difficultés d’assurer un véritable service public de l’Education dans le 93 : enseignants absents non remplacés (même pour des absences prévues formation, congé maternité), instabilité des équipes, difficulté d’accès au logement en proximité des établissements, temps de transport quotidien…

Face à cette discrimination territoriale bien documentée et aux difficultés sociales des familles, les enseignants ne baissent pas les bras, travaillent en équipe, tissent au quotidien des liens avec les enfants fondés sur l’attention, la bienveillance, la transmission de savoirs. C’est l’exigence du métier.

Ces liens s’enracinent aussi avec les parents, les personnels non enseignant au sein des écoles, dans le quartier.

C’est tout cela que l’Education nationale s’apprête à briser à l’école Pasteur.

Quelques jours après les propos du président de la République s’attaquant aux enseignants avec la volonté de détruire le cadre national de l’Education en y introduisant via le recrutement toutes les méthodes managériales du libéralisme, c’est ici, en Seine Saint-Denis que les services de Jean-Michel Blanquer traduisent de la façon la plus brutale leur projet pour l’école.

Face à cela, certains ont pu croire, en toute honnêteté, que le maire de Saint-Denis prendrait position en faveur d’une équipe enseignante soudée et soutenue par les parents, une équipe pourtant déjà bousculée par le passage d’une directrice dont les liens avec l’extrême-droite sont évoqués.

Il n’en est rien.

Les services de Jean-Michel Blanquer ont de fait reçu le soutien du Maire. Son adjointe à l’Education préfère faire profil bas, ne dit pas un mot, trop occupée sans doute à courir après un autre mandat aux législatives…

Sans verser dans le réflexe corporatiste on s’étonnera aussi du silence de ceux qui au sein de l’équipe municipale sont détachés de l’Education nationale ou y ont fait leur carrière.

On ne se lasse pas de cette majorité municipale constituée « d’hommes et de femmes de progrès ».

Une pétition circule.

L’expression des syndicats et le communiqué de l’équipe enseignante de Pasteur.