L’urgence climatique, Coca-Cola et Bel hiver

, par Michel Ribay

On peine à trouver une cohérence en terme de politiques publiques et une ligne directrice après la déclaration d’urgence climatique adoptée il y a maintenant 3 ans par la majorité municipale autour de Mathieu Hanotin. Dernière initiative en date qui ne peut que soulever la plus grande interrogation et même réprobation, l’installation d’un « Village des jeux », sur la place Victor Hugo au pied de l’hôtel de ville, pour la promotion d’un soda par le partenaire mondial des JO de Paris 2024 : Coca-Cola.

Deux politiques publiques mises en place par la précédente municipalité avaient fait la preuve de leur efficacité et répondaient à divers besoins.

D’abord une politique active d’Education à l’environnement mis en place dès 2007 par une élue, Maud Lelièvre, – dans l’opposition de 2008 à 2014, colistière de Mathieu Hanotin en 2014 – politique qui sera poursuivie et amplifiée dans les mandats suivants jusqu’en 2020. Forte d’un partenariat actif avec les services de l’Education nationale, elle a permis au fil des ans l’éveil, le partage, la transmission de savoirs, la participation de milliers d’enfants à de multiples thématiques. Les sujets climat, biodiversité, énergie, alimentation, mobilités – et bien d’autres – ont forgé pour ces jeunes générations de classes de primaire un rapport au monde attentif, respectueux fondé sur leurs aspirations, leur soif de comprendre et d’agir.

Cette politique d’Education à l’environnement, saluée de toutes parts en France, permettant chaque année la réunion dans l’enceinte du conseil municipal de l’Eco-parlement des écoliers, point d’orgue d’une éducation aussi à la citoyenneté et à l’apprentissage de la délibération, a été tout bonnement et simplement supprimée par la nouvelle municipalité.

Lancé lors de la dernière mandature un Conseil Local en Santé Environnementale avait lui aussi une grande utilité. Réunissant professionnels de la santé, collectivités et structures publiques à travers les services du département, de Plaine Commune, de l’Agence régionale de Santé, de la ville et des habitants, il permettait lui aussi un débat, une formation et une mise en mouvement partagé de tous. Le Conseil Local en Santé Environnemental avait défini en son sein des priorités d’actions, de travail à mener associant tous les acteurs. Là aussi il s’agissait d’un travail innovant et pionnier dans sa forme.

Cette structure a été elle aussi supprimée par la nouvelle municipalité.

Que dire de plus ? Proclamer l’urgence climatique, faire table rase des politiques publiques patiemment construites et accueillir au pied de l’hôtel de ville la multinationale Coca-Cola connue pour être une arme de destruction massive climatique, environnementale et sanitaire tient de l’exploit.

Un exploit qui consiste à remplacer des politiques – aussi indispensables que difficiles à mener mais résolues – par des mots.

On vous accordera une cohérence. Celle qui consiste à supprimer. L’Eco-parlement des écoliers, le Conseil Local en Santé Environnementale et tout dernièrement des dessertes de transports en commun.

Soyons juste, vous avez le sens du rythme des saisons. C’est aussi cela l’écologie. Coca-Cola l’été, la patinoire en hiver.

L’impact environnemental de Coca-Cola