Tous menacés. Car c’est la République qui est menacée et l’État de droit avec. Menacée, la vie quotidienne même de nos compatriotes. Menacés ceux qui par leurs couleurs de peau, la consonance de leur noms, leur adresse, leur tenue vestimentaire, leur foi ou leur orientation sexuelle, sont directement menacés par ceux qui prônent la « préférence nationale ».
Tous menacés par un parti xénophobe le Rassemblement National, dont les racines plongent et se nourrissent de son ancêtre, le Front National, fondé par des racistes, nostalgiques de la colonisation, antisémites et négationnistes notoires ou ancien de la Waffen SS.
Un parti qui aujourd’hui, revenant chaque jour qui passe sur ses annonces d’affichage social, à l’image de ses votes à l’Assemblée contre la taxation des plus riches ou contre l’augmentation du Smic, n’a plus qu’à proposer « un audit des finances publiques », de « libérer la croissance », le refus de rétablir l’ISF, la discrimination à l’emploi pour les bi-nationaux, la retraite finalement à… 66 ans, des attaques contre l’IGV pour certains, les femmes au foyer pour d’autres, l’uniforme à l’école et le racisme comme boussole pour tous.
C’est contre tout cela que Saint-Denis se mobilise. C’est de ces menaces dont il fut question lors du meeting du candidat du Nouveau Front Populaire Stéphane Peu mardi dernier dans la salle – comble – de la Légion d’honneur.
C’est tout cela que, Dionysiens ou Séquano-dionysiens, et tour à tour, le syndicaliste Nicolas Perreira Da Silva de l’Union locale CGT de Roissy, la militante associative dionysienne Malika Chemmah, l’enseignant dionysien et syndicaliste de SUD-Solidaires Simon Duteil, Edith Rain, la sage-femme de la maternité Delafontaine, Adel, délégué syndical à MA France (entreprise menacée de fermeture) ou Caroline Marchand, enseignante, pour le Snuipp-FSU93 et Kamel Brahmi, le secrétaire départemental de la CGT sont venus dénoncer en témoignant des luttes menées ces dernières années, ces derniers mois et qu’ils mènent encore.
Luttes menées dans un département où l’on sait qu’il constitue par son histoire, la diversité de ses populations, et qui, peuplé de milliers de premiers de corvées et fort de la solidarité qu’il sait mettre en œuvre, sait qu’il est tout ce que le Rassemblement National déteste, combat, abhorre. Et cible. C’était le sens de ce meeting ouvert par les représentants de toutes ces luttes.
Ce choix avait un sens politique. Celui d’affirmer qu’au delà des accords électoraux, des cartels d’organisations, de l’indispensable rassemblement et sursaut des républicains pour faire front face à l’extrême-droite c’est par la mobilisation des forces sociales, associatives, syndicales que se construit le nombre, la force du refus.
La force parce que nous savons que, s’il n’y a pas de gauches irréconciliables parce que la gauche est et a toujours été diverse, ici des accords électoraux ne sauraient ni suffire ni souffrir durablement d’attitudes, de politiques, de pratiques du pouvoir peu compatibles avec les luttes menées. Le silence, les prises de positions timorées, voire hostiles à leurs égards appelleront les clarifications futures.
Si les accords électoraux ne sauraient suffire, pour autant le pire serait de ne pas faire aujourd’hui front commun face à l’adversaire, pour ne pas dire l’ennemi de nous tous, de nos vies, de nos libertés même à dire nos désaccords. La démocratie en somme.
C’est bien de cela qu’il s’agit. Faire front donc et tous ensemble. Les organisations syndicales ne s’y sont pas trompés. Pour la première fois, si elles n’appellent pas toutes à voter pour les candidats du Nouveau Front Populaire, elles expriment unanimement leur rejet du Rassemblement National.
L’alerte vient de toutes parts. Des plus hautes autorités aussi face au danger bien réel.
Des autorités peu soupçonnables d’être des porte-paroles du wokisme et autres sornettes diffusées à foison sur les ondes et les écrans Bolloré. Elles dénoncent « une petite musique qui est en train de monter où on remet de plus en plus en cause des choses qui sont inhérentes à l’Etat de droit ».
Ces mots sont de l’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins. Laissons le conclure : « Moi, à titre personnel, je trouve que la plus grande menace qu’on ait aujourd’hui dans notre pays, effectivement, c’est la menace de l’extrême droite ».
Pensons-y très fort d’ici le 30 juin et le 7 juillet avant de rentrer dans l’isoloir. Rien n’est joué d’avance.
Et pour la suite, toujours et encore faire front.