Ce matin-là, Âne hautain boude.
Bison futé vient lui parler « Hé, si on allait à la Basilique voir les grandes rosaces ? », propose Bison futé.
Âne hautain répond : « Nul. Il y a même pas de flèche à la basilique ».
Il a l’air dégoûté, il ne veut pas y aller.
Bison futé propose : « Hé ! Si on allait pêcher au bord du canal ?
Âne hautain dit : « Nul. Il n’y a que des vélos moches à pêcher ».
Il a l’air dégoûté. Il ne veut pas y aller.
Bison futé veut regarder dans le journal pour avoir une meilleure idée.
Il demande le journal à Âne hautain, qui fronce les sourcils :
« Le journal, il était nul. Je l’ai déchiré ».
Et il montre à Bison futé le petit tas de papiers déchirés, avec un air dégoûté
Mais voici que Bison entend dans la rue une fanfare ….
« Hé ! Il y a un carnaval sauvage qui passe rue de la République... Si on se déguisait ? »
Âne hautain hausse les épaules et répond « Pfft ! Un carnaval, c’est nul. Ca passe même pas à la télé ».
Bison futé est découragé : « Mais enfin, Âne hautain ! Tu ne veux ni la pêche, ni la fête, ni le journal ! Qu’est-ce qui te plairait ? »
Alors, Âne hautain grimpe sur le tabouret devant sa fenêtre, et drape son plaid-doudou autour de ses épaules. Sur la vitre, avec son gros feutre doré, il a dessiné une couronne. La couronne est pile au-dessus de sa tête quand il monte sur le tabouret.
Âne hautain aime bien regarder son reflet dans la vitre avec la couronne dorée.
Bison futé voit Âne hautain lever son menton, très très haut, ce qui lui donne un air encore plus dédaigneux que d’habitude. Et il l’entend répondre, avec son air hautain :
« Moi, je veux Capitale » .
CoLo
Illustration : RoZo