« Triste anniversaire. Mathieu Hanotin supprime la Mission citoyenneté créée en 2002 »

, par José F. et Patrick Vassallo

La municipalité a décidé de fermer la Mission citoyenneté, en mairie.
Ce service quasi unique en France fait-il les frais d’une politique d’économie de services publics ? D’une réorganisation des accès aux droits ? Du désengagement dans l’accompagnement des personnes migrantes et de leurs familles ? D’un « désaffichage » politique sur les questions de séjour en France dans un contexte électoral tendu ? Ou de tout ceci à la fois ?

« Ville-monde », la municipalité de Saint-Denis créait la mission citoyenneté en 2002, afin de répondre à l’important besoin en matière de séjour en France et de nationalité, assurant ainsi une mission innovante et une voie spécifique d’accès aux droits communs conçue dans le cadre de la clause générale de compétence des communes.

En 2008, elle rejoint la direction de l’Accueil qui deviendra la direction de la relation aux usagers. Car oui, l’accueil de la mission citoyenneté représente l’accueil avec un grand « A », celui de tous les habitant.es y compris ceux qui n’ont pas de « statut juridique ». Elle garantit alors l’égalité d’accès de tout.es au service public.

Entre qualité d’accueil des publics migrants et leurs familles, veille juridique, accompagnement et formation des profesionnelle.es, la mission citoyenneté aura été en outre l’artisane des Ateliers de l’accès aux droits fondamentaux, lauréats du prix d’innovation publique en 2013, droits « fondamentaux », tout comme cette mission, facultative certes, mais fondamentale, parce que conditionnant l’accès aux droits.

La suppression de ce service public, façonné hors des sentiers battus, qui contribua à porter un idéal d’inclusion sociale est très dommageable. Pire, il révèle l’abandon d’un idéal en laissant en marge les plus en marge en lieu et place d’une démarche émancipatrice, elle même fondatrice du service public.