Révolte face aux derniers événements à Saint-Denis

, par Patrick Vassallo

Réaction de Jean Brafman : Révolte face aux derniers événements à Saint-Denis

Cher.es ami.es et camarades,

De ma retraite dans le Medoc, continuant à me restaurer mais avec difficulté, je m’adresse à vous. Par un écrit qui n’engage que moi.
Vous êtes les seul.es a qui j’ai besoin et envie de faire part de mon grave malaise.
Ce qui vient de se passer à Saint-Denis à propos de Patrick Tremeau, condamné pour viols multiples, puis libéré en cours de peine sous le statut de libération conditionnelle et logé à Saint-Denis en subissant des violences pour le faire partir provoque en moi une triple nausée.
18 viols je crois, c’est insupportable, odieux, inexcusable, monstrueux. Je pense à ma fille de 20 ans, à toutes les femmes et jeunes filles de Saint-Denis, je les respecte toutes et leur souhaite sérénité et tranquillité comme droits incontestables et parce que j’aime la population de cette ville.
Nausée et révolte de l’incurie des pouvoirs publics et des instances tant judiciaires qu’associatives, même avec des moyens insuffisants et qui n’ont pas été capables d’organiser de façon cohérente la suite de la vie d’un condamné ayant payé -ou presque- sa dette mais dont l’histoire et les actes ont de quoi gravement et justement perturber individuellement et collectivement la vie dans ces circonstances. Et indigne en plus le réflexe de faire peser sur Saint-Dénis le refus réussi du maire de Coulommiers. On est où là où notre ville est considérée comme à nouveau comme le réceptacle, le lieu des communs dont ne veulent pas ou plus les « bourgeois ». Logique qui se confronte à celle extreme d’une population qui porte solidarités, dignité, respect mais pour une part rehaussement des exigences résidentielles pour un en-Commun sélectif. Cela a fait des étincelles et les réseaux sociaux ont bruissé de considérations et jugements trop souvent à la limite de l’inhumain.
Cela s’est traduit avec horreur par des actes miliciens, d’agression violente sur Tremeau. A la barbarie maladive abjecte individuelle et répétée à été répondue, vengeance moyenâgeuse autoproclamée, une barbarie collective -à 12 dit-on- qui puise ses racines au tréfonds de la préhistoire de la civilisation caractérisant les razzias, les pogroms anti juifs, les expéditions racistes du KKK, etc... Se mettre au niveau de l’innommable ?
Franchement face à tout cela le maire Hanotin a été moyen mais pas inconséquent. J’ai du mal à croire qu’il n’avait pas été informé, j’ai pris acte du service minimum de l’envoi d’un courrier au ministre de la justice, j’ai apprécié son communiqué pour dénoncer l’acte de vengeance. Tout cela insuffisamment à la hauteur : les proclamations et décisions citoyenne et institutionnelles ont tiré vers le bas, pas une résolution protectrice de toutes et tous, je dis bien de toutes et tous.
Saint-Denis solidaire, combative, en lutte toujours plus pour les droits, le respect, l’égalité la justice méritait mieux.
Particulièrement une autre façon d’aborder et de solutionner cette situation : Le maire dès connaissance du projet de l’arrivée de Patrick Tremeau, aurait dû susciter une réunion de crise avec élu.es -majorité et opposition-, administration, associations compétentes locales et nationales, représentant.es citoyen.nes, construire des propositions aux autorités institutionnelles et judiciaires, mobiliser si elles ne voulaient rien entendre.
La démocratie comme moyen.
Nous devons toujours être vigilants et combattre les violences faites aux femmes, toutes les violences. Cela n’exonère pas d’envisager en soi ce qui vient de se passer et qui n’est pas le Saint-Denis de toujours et que j’aime
Je dépasserai mes nausées mais jamais le retour à la barbarie sous toutes ses formes : j’ai donné.
Amitiés, la votre est la meilleure antidote.
Jean Brafman