Taubira appelle à voter Mélenchon, silence total de ses soutiens dionysiens.

, par Michel Ribay

Christiane Taubira, qui avait lancé sa campagne à Saint-Denis, appelle aujourd’hui à voter Jean-Luc Mélenchon pour barrer la route à l’extrême droite. De l’opération de communication politique du 18 décembre il ne reste rien au moment d’un choix politique majeur de la part de ses soutiens dionysiens.

Entre le lancement de sa campagne à Saint-Denis le 18 décembre et son appel à voter Jean-Luc Mélenchon à deux jours du scrutin du premier tour, la « campagne » de Christiane Taubira aura connu moultes péripéties. De son entrée plus que tardive sur la scène jusqu’à l’impossibilité de réunir les 500 parrainages, en passant par son lâchage par le Parti Radical de Gauche, ce fût une longue descente aux enfers.

La venue de Christiane Taubira à Saint-Denis pour le lancement de sa campagne avait suscité des réactions fort diverses. Malgré les espoirs que sa candidature avait pu en toute bonne foi susciter chez certains, son entrée en campagne à Saint-Denis prenait les allures d’une opération de pure communication politique.

Le Maire-président, puissance invitante, visait entre autres à redorer son blason « d’homme de gauche » après une série de mesures bien ancrées à droite (armement de la police municipale, privatisation de pans du service public, licenciement de précaires, augmentation du temps de travail des agents, travail du dimanche dans les médiathèques, introduction de pointeuse à Plaine Commune…).

Cette opération ne pouvait tromper personne tant les ficelles étaient grosses et relatées sur ce blog :

« L’image peut sembler belle mais ce n’est qu’une image trompeuse. La haie d’honneur n’est constituée que d’élu(e)s : Shems El Khalfaoui, Adrien Delacroix, Danièle Glibert semble-t-il, Antoine Mokrane, Oriane Filhol (en arrière-plan), Leyla Temel, Corentin Duprey, Kamel Aoudjehane, Rabia Berraï.
Puis plus tard le cordon sanitaire se met en marche autour de Chistiane Taubira flanquée de Mathieu Hanotin, l’ex-député Daniel Goldberg, toujours Shems El Khalfaoui, Bertrand Revol, Katy Bontinck, PS et Génération.s bras dessus, bras dessous… »

Toutes ces (très mauvaises) conditions réunies, sa candidature avait toutes les chances de faire pschitt comme nous l’écrivions le 24 décembre.

Aujourd’hui, Christiane Taubira prend toute la mesure de la situation politique : la menace que fait peser l’extrême-droite sur le pays.

« Ce scénario électoral était prévisible ces derniers mois. Toute la gauche le savait. Un nécessaire rassemblement exigeait des efforts pour que la gauche et l’écologie ne soient pas éliminées au premier tour » indique-t-elle.

Et elle en tire, avec un grand sens des responsabilités, les conséquences : « Le candidat de gauche en situation de le faire est aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon. Dimanche, il aura mon vote ».

Faut-il s’étonner que pas un(e) de celles et ceux qui composaient la haie d’honneur à la sortie de l’hôtel de ville de Saint-Denis, le 18 décembre, ne s’est hissé à cette hauteur de vue ?