Urgence climatique : Hanotin patine, les élus étiquetés EELV regardent ailleurs.

, par Donata Sindaco

Bel Hiver va s’ouvrir le 15 décembre. L’urgence climatique, l’envolée des prix de l’énergie (plus 166 % pour les dépenses de la ville), le plan de sobriété énergétique dans les services municipaux ou l’abandon par de plus en plus de municipalités des patinoires éphémères au moment des fêtes ne pèsent rien face à l’obstination du maire et de sa majorité d’ouvrir jusqu’au 1 janvier 2023 une patinoire devant la mairie (l’installation du dispositif a commencé le 5 décembre). Du côté des élus étiquetés Europe Ecologie Les Verts (EELV) pas un mot…

Alors que nous avons connu un été caniculaire, des incendies dévastateurs en France et dans le monde, des inondations meurtrières au Pakistan, que le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) indique que si nous voulons limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degrés nous devons réduire de manière drastique nos émissions de gaz à effet de serre, le maire et sa majorité municipale s’obstinent à maintenir leur patinoire (une nouveauté de l’hiver 2020), pour la période des fêtes allant du 15 décembre au 1 janvier (Bel hiver), devant la mairie.

Et ceci :

– à contre courant de leurs engagements avec l’adoption solennelle d’une déclaration sur l’urgence climatique qu’ils présentaient comme leur marque de fabrique en juillet 2020,
– à contre-courant du mouvement général qui conduit de nombreuses villes à renoncer pour des raisons environnementales et financières à une patinoire éphémère,
– à contre courant enfin de leur propre plan de sobriété énergétique au moment où les prix de l’énergie explosent (la collectivité relève elle même une augmentation du coût des fluides de 166 % dans son rapport sur les orientations budgétaires présenté le 24 novembre dernier) et dans un contexte où le gouvernement commence à dessiner la carte des probables coupures d’électricité à venir.

Voilà donc qu’à l’heure où nous devons tous renforcer les mesures en matière de sobriété énergétique, notamment à l’échelle locale, en toute insouciance, le maire nous invite à chausser des patins à glace.

Des collectivités, toujours plus nombreuses, y ont pourtant renoncé au fil du temps ou cette année. Et ce au titre de leur plan de sobriété énergétique, financière et pour des considérations écologiques. Des villes aussi diverses que Montereau-Fault-Yonne, Rennes, Bordeaux, Tours, Meaux, Chelles, Gagny, Tarbes, Rochefort, Royan, Saintes, Saint-Jean d’Angely, Poitiers, Alençon, Boulogne, Soissons, Sedan ou Nîmes.

Que dire alors de l’argument démagogique du maire lors du conseil municipal d’octobre en défense de la décision de maintenir une patinoire évoquant « le bonheur des enfants à Noël comme faisant partie des fondamentaux », alors que la jeunesse se radicalise et exige des réponses fortes. Le symbole d’une patinoire engage la responsabilité de la ville dans le signal qu’elle envoie auprès des plus jeunes. Une sorte de climato-jem’enfoutisme où l’urgence climatique doit s’effacer.

Et que dire du silence des élus portant l’étiquette EELV au sein du conseil municipal, pas un mot, pas une interpellation, pas de prise de position, rien. Il est vrai que localement, sur ce sujet comme sur d’autres, les élus portant l’étiquette EELV sont… peu visibles.

Renoncement de la majorité municipale à ses propres déclarations sur l’urgence climatique. Silence des élus portant l’étiquette EELV au conseil municipal.

Face à ce silence complice, je tenais à faire entendre une petite voix dissonante, celle de l’écologie. Celle aussi de nombreux écologistes dionysien.nes consterné.e.s et en colère.
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Donata Sindaco
Adhérente du Groupe Local EELV Saint-Denis

L’empreinte environnementale d’une patinoire
Par rapport à la consommation énergétique d’une patinoire couverte, la consommation d’une patinoire extérieure est multipliée au minimum par quatre ou cinq et la consommation électrique peut facilement doubler en l’espace d’une heure en fonction des conditions climatiques. Si les températures dépassent zéro degré, c’est encore pire.
– La patinoire de 375 m2 devant l’hôtel de ville équivaut à la consommation énergétique moyenne en électricité d’environ 50 foyers en un mois.
– Une estimation en 2021 concernant la patinoire de la ville de Soissons (abandonnée cette année) d’une surface de 750 m2 – le double de la patinoire dionysienne – évaluait sa consommation énergétique équivalente à 400 frigos fonctionnant simultanément.
– Aux consommations énergétiques il faudrait ajouter les émissions de Gaz à Effet de Serre et le bilan carbone de l’ensemble de l’opération (matériau, transport, installation).