Article actualisé à 16h35. A la demande du groupe Plaine Commune en Commun Mathieu Hanotin indique qu’il sera procédé à deux votes distincts sur la délibération comportant les deux sujets fort éloignés. En toute clarté les élus.es pourront donc sur chacun des sujets se positionner. C’est bien entendu le vote sur les modalités de calcul de retrait sur salaire en cas de grève qui sera le plus politiquement significatif, le premier recueillant en toute certitude l’unanimité du conseil territorial.
Ce soir lors du conseil territorial de plaine Commune, le dernier avant la période estivale cela va constituer pour certains l’heure de vérité.
Quels sont les élus qui vont suivre Mathieu Hanotin avec la délibération sur l’affaire 30 qui associe une avancée issue d’un vote à l’Assemblée nationale, l’autorisation spéciale d’absence pour la Procréation Médicalement Assistée (PMA) et la modification des modalités de calcul de retrait sur salaire en cas de grève, conduisant à pénaliser financièrement plus fortement les agents ? Quels sont les élus qui s’y opposeront et dénonceront la manœuvre ?
Ce qui est en jeu avec le deuxième point, c’est la suppression du fait de grève sans retenue sur salaire.
Actuellement, à Plaine Commune aucun texte ne prévoit de retenue sur salaire quand la durée du débrayage est inférieure à une heure. Les agents, qui, pour certains, voire beaucoup, voire une majorité dans certaines directions n’ont pas de rémunérations importantes, ont donc recours à des débrayages. Ceux-ci, dans la dernière période, et depuis plusieurs mois, se sont multipliés et particulièrement pour ce qui concerne la lecture publique.
Il s’agit notamment des agents des médiathèques, confrontés depuis plusieurs années à une dégradation de leur conditions de travail et à une souffrance au travail reconnus par un audit indépendant (lire ici notre article du 7 mai). Ils sont mobilisés depuis plusieurs semaines. Face aux facteurs de risque psychosociaux avérés l’audit a formulé des préconisations. Les syndicats ont avancé des revendications avec les personnels qui demandent qu’elles soient étudiées et ont eu recours à la grève pour appuyer cette demande.
C’est ceux-là que Mathieu Hanotin et la direction générale veulent pénaliser financièrement, casser et endiguer à l’avenir.
Pour cela, Mathieu Hanotin entend modifier le règlement du Conseil Social Territorial (CST) adopté en septembre 2024 à Plaine Commune.
Le règlement en vigueur :
– Moins d’1 h de grève : pas de déduction ;
– Entre 1 h et moins de 2 h : 1 h de déduction ;
– Entre 2 h et moins de 5 h : ½ journée de déduction (soit 1/60ᵉ de la rémunération mensuelle) ;
– Au-delà de 5 h : 1 journée de déduction (soit 1/30ᵉ de la rémunération mensuelle).
La modification soumise au vote des conseillers territoriaux :
– Moins d’1 h : 1 h de déduction, pénalisant désormais les grévistes ;
– Entre 1 h et moins de 2 h : 2 h de déduction augmentant les retenues sur salaire pour fait de grève ;
– Entre 2 h et moins de 5 h : ½ journée de déduction (soit 1/60ᵉ de la rémunération mensuelle) ;
– Au-delà de 5 h : 1 journée de déduction (soit 1/30ᵉ de la rémunération mensuelle).
Face au malaise, face à la souffrance au travail des agents, Mathieu Hanotin manœuvre, tente le coup de force, veut pénaliser les grévistes, taper là où cela fait mal : au porte-monnaie des agents.
Mathieu Hanotin avait inauguré son mandat de président de Plaine Commune avec l’introduction d’une pointeuse à Plaine Commune. Le ton était donné. Ce PDG et sa majorité progressiste semblent bien sans limite.