(Article actualisé le 1/07). Familles rroms expulsées, réfugiées sur le parking du 6B. Demande de rencontre sans réponse, décisions de justice sans suite, la municipalité parie-t-elle sur le pourrissement ? La conseillère départementale, Silvia Capanema, interpelle dans ses courriers le maire, Mathieu Hanotin et le président du département, Stéphane Troussel, sur la situation des familles.

, par La Rédac’

Cela fera bientôt un mois et demi, après leur expulsion le 15 mai dernier, que des familles rroms ont trouvé refuge sur le parking du 6 B. Un mois et demi que malgré les mains tendues, les propositions de rencontres pour sortir de cette situation, les injonctions de la justice, la municipalité fait mine de ne pas comprendre comme au dernier conseil municipal ou fait la sourde oreille.

Entre l’absence de réponse au courriel de l’association La voix des Rroms adressé au maire dès le 21 mai, resté sans réponse et celle indigne apportée à la question écrite du groupe d’opposition municipale portée par la conseillère municipale Sophie Rigard, la municipalité se mure dans le silence, l’inaction, l’esquive face à la situation.

Première certitude, l’annonce de sa part lors du conseil municipal par la voix de Katy Bontinck, du lancement d’une procédure d’expulsion du parking du 6B à l’encontre des familles qui y sont réfugiées.

Seconde certitude exprimée par la municipalité, il n’y a pas urgence à prendre un arrêté d’urgence au titre des pouvoirs de police du maire pour expulser. Certes.

L’urgence est en effet ailleurs. Elle est pour la situation des familles. Une situation qui ne peut durer indéfiniment.

Une situation qui reporte sur la générosité d’individus, l’assistance d’associations et la bienveillance des résidents et de l’équipe du 6B la solidarité à l’égard des familles, solidarité qui de fait se substitue à l’inaction des collectivités. Pourtant, faut-il encore une fois le redire, ces collectivités se sont vu enjoindre par la justice à « réexaminer la situation des familles » dès le 22 mai car leur expulsion « a porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit des requérants à leur protection contre un traitement inhumain et dégradant et à leur droit au respect à leur vie privée et familiale ».

La municipalité, le maire, le premier magistrat, Mathieu Hanotin, entend-il encore longtemps ignorer deux décisions de justice ? Faire fi de l’État de droit ?

La municipalité, le maire, le premier magistrat Mathieu Hanotin, entend-il encore longtemps ignorer les demandes de rencontres, autant de mains tendues pour que tous, la collectivité condamnée, celles enjointes à agir, comme les expulsés, en passant par tous ceux qui depuis un mois et demi gèrent la crise créée par l’expulsion, sortent de cette situation par le haut ?

Ou bien la municipalité, le maire, le premier magistrat Mathieu Hanotin, entend-il encore longtemps jouer le pourrissement de la situation, la lassitude, les tensions inévitables, l’éparpillement des familles, et parier sur l’oubli de la période estivale quitte à être à nouveau désavoué par les tribunaux ?

L’espoir, la hauteur de vues qu’on est en droit d’attendre d’un Nouveau Front Populaire se jouent aussi à quelques encablures des bureaux de vote, sur un parking, au moment même ou Bardella, Le Pen et consorts se préparent – sauf à les en empêcher le 30 juin et 7 juillet –à investir les palais de la République.

Les solutions sont connues. Il faut agir.

Lire ici les réponses apportées à la déclaration de la municipalité au dernier conseil municipal le 6 juin.

Dans le portfolio, les extraits des rapports 2022 et 2023 de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme sur la communauté rrom en France.