Mathieu Hanotin rend hommage à Robert Badinter sur son compte Facebook. Il n’y a pas de raison de douter de la sincérité du maire à l’égard du bien fondé des combats menés par Robert Badinter.
Pour autant, en août 2021, les propos tenus par Mathieu Hanotin suite à une décision de justice nous avaient profondément choqué. Une décision qui conduisait à l’installation, à Saint-Denis, d’un homme, condamné à trois reprises pour viols, à l’issue d’une peine de 30 années de prison.
« On a pris la ville de Saint-Denis pour une poubelle » déclarait Mathieu Hanotin à cette occasion.
Propos d’un maire auxquels nous opposions les suivants :
« Il semble toujours avoir existé, tout au long des âges, cette étonnante idée reçue que « toute humanité a son déchet ». Joseph Wresinski, Échec à la misère
« Si un seul homme peut être regardé comme un déchet, cent mille hommes ensemble ne sont qu’un tas d’ordures ». Simone de Beauvoir, Les Bouches inutiles
Ce jour là, et si le maire pouvait légitimement faire état de sa colère de n’avoir pas été prévenu par les autorités, l’attitude qu’il a pris, les termes qu’il employa sur les plateaux de télévision, prirent beaucoup de distance à l’égard de ses propres mots dans l’hommage qu’il rend aujourd’hui à Robert Badinter : « un repère dans la tourmente ».
En effet, les batailles de Robert Badinter avait une cohérence. On ne peut séparer son combat pour l’abolition de la peine de mort de celui pour la dépénalisation de l’homosexualité ou de ceux concernant la politique pénale et carcérale, dans tous ses aspects dont les questions de récidive, les permissions de sortie des condamnés et le sujet de la réinsertion.
Ce que nous exprimions dans notre article du 12 août 2021 d’un clic ici. On réécoutera, dans le même article, Robert Badinter s’exprimant sur la politique pénale et l’esprit qui le guidait.
Le Canard Enchainé avait lui aussi parlé de ce sujet et des propos du maire. C’est à lire d’un clic ici.
A l’occasion de sa bataille contre la peine de mort, Robert Badinter avait eu cette phrase : « Jamais je n’ai eu l’impression d’une telle solitude ».