Teuf, teuf, teuf, reconnaissable entre tous, c’était il y a quelques années le bruit d’une voiturette sans permis qui annonçait le passage en centre ville de Chantal Delahousse. Avant de prendre sa retraite mais pas en retrait comme elle l’annonçait sur son profil Facebook qu’elle alimentait de mille sujets depuis mars 2014, elle avait travaillé à la ville et à Plaine Commune.
Toute une partie de sa carrière professionnelle a été consacrée à végétaliser la ville. Le terme lui semblait sûrement froid, techno, elle qui tout simplement mais passionnément aimait les arbres comme elle aimait les hommes et les femmes qu’elle côtoyait. Sa foi, ses convictions la portait à la plus grande bienveillance.
Jeune dionysienne, elle a connu le lycée Paul Eluard, inauguré par Aragon, avenue Jean Moulin. Auguste Gillot était encore maire. Tout un programme, toute une histoire. Une part de l’histoire de Chantal. La fidélité à un engagement.
En mars 2014, juste reconnaissance de son travail, exceptionnel dans une agglomération urbaine, elle reçoit, sur proposition du préfet de la Seine Saint-Denis Christian Lambert, la médaille du mérite agricole.
En février 2016, la ville de Saint-Denis est lauréate du Prix national de l’arbre. Remise par le jury national des Villes et Villages Fleuris, cette distinction récompense la politique de la collectivité qui assure, dans le cadre d’une politique globale et cohérente de l’environnement et des paysages, une gestion exceptionnelle et innovante de son patrimoine arboré.
C’est Chantal qui le reçu et fut légitimement honorée. L’amour des arbres.
Puis ce fut le moment de la retraite et d’un nouvel engagement : celui de la Régie de quartier comme présidente. Retraitée mais pas en retrait. Jamais.
Chantal fut de tous les combats. Elle a rejoint Ludo et Marko, facétieux, rieurs et bienveillants, eux aussi partis trop tôt. Toujours trop tôt. Qu’elle repose, comme eux, en paix.
Nous ne les oublierons pas.




