
Retour sur l’OPA de Mathieu Hanotin sur EELV. Contrat communal ? Que va faire l’adjointe au maire Nadège Grosbois à la vue de cette tambouille ?
Des lecteurs du Blog de Saint-Denis nous ont interrogé après la parution de notre article intitulé : C’est fait. L’OPA de la majorité municipale sur les dépositaires de la marque EELV à Saint-Denis entérinée. Retour d’un élu fantôme au conseil municipal pour créer un groupe satellite au sein de la majorité.
Ils nous faisaient remarquer que nous n’avions publié que le recto du tract diffusé toutes boites aux lettres à Saint-Denis et qu’ils ne comprenaient pas le motif de la question ne nous posions, en fin d’article, à l’adjointe en charge de la culture et du patrimoine, Nadège Grosbois. Nous allons donc réparer cet « oubli » en questionnant ce verso et préciser le contexte de la question qui nous (et la) turlupine.
Commençons donc par ce tract diffusé toutes boites aux lettres, puis le vendredi 27 janvier au marché, – tiens en passant, notons que c’est le 27 janvier 2021, il y a deux ans qu’a paru le dernier numéro du JSD et dont on se souvient des conditions dans lesquelles s’est opérée la liquidation, le rachat du titre et les évolutions de carrière de celui qui en fut le dernier rédacteur en chef.
La prestation de diffusion aux jours de marché était assurée par des élus (K. Bontinck, A. Delacroix, vendredi 27 puis A. Mokrane et B. Meura, dimanche 29) et des membres du PS et/ou soutiens de « Notre Saint-Denis ».
Point de Spencer Laidli, l’élu fantôme (absent au conseil, absent du tract, absent de la diffusion), de Whalid Allam ou de Kader Chibane pour annoncer aux dionysiens enthousiastes leur ralliement.
En général quand des élus rejoignent ou quittent une majorité ils le justifient sur la base d’accords ou de désaccords clairement identifiés pour tout le monde. Et se font un devoir d’être en première ligne, d’aller au devant des habitants, d’ « aller vers » comme il est dit aujourd’hui pour faire valoir leur point de vue. Là rien de tout cela, seul le PS et ses affidés diffusaient.
Quoi de plus normal finalement, il faut accompagner l’investissement de « Notre Saint-Denis ” (chaque euro investi se doit d’être utile le répète à l’envi le maire), c’est eux qui paient l’impression du tract et sa diffusion toutes boites aux lettres – entre 2500 et 3500 euros selon les prestataires – ) et… l’achat du logo EELV dont nous ne tarderons pas à connaître ce qu’il va coûter aux dionysiens en indemnités à venir.
Tenez au passage, pour parler d’élus écologistes, dans la catégories de ceux qui ont des convictions, des principes, une éthique, pas de ceux qui font dans le fonds de commerce, tenez vous bien : savez-vous quel est le montant cumulé des indemnités de Pierre Hurmic, maire écologiste de Bordeaux (259 809 habitants) et vice-président de Bordeaux Métropole (814 049 habitants) qui se consacre à plein temps à ses mandats (comment pourrait-il en être autrement) ?
3900 euros. 2400 euros en tant que maire, 1500 euros en tant que vice-président. On vous laisse apprécier avec cet étalon de mesure ce qu’il est est des émoluments de notre maire-président et de sa garde rapprochée au conseil municipal.
Alors ce tract, ce verso, ce Contrat communal !
Apprécions les nouveautés, la hauteur de vue, l’accélération écologiste, l’élargissement dans le portfolio.
Mille arbres par an. (On cherche toujours le premier 1000. Trois viennent d’être plantés rue de la Boulangerie). Ça, c’est pour la végétalisation !
Nouvelles stations Vélib et arceaux vélos. 120 à 130 policiers municipaux et leurs caméras piéton. Ça, c’est pour les mobilités douces !
Un ambitieux (!) plan au niveau territorial de réduction des déchets.
Bon, on vous laisse découvrir l’apport des dépositaires du logo EELV à ce contrat communal. Ni plus ni moins que le programme de Mathieu Hanotin de 2020.
La plus-value, la valeur ajoutée pour ce ralliement se trouve ailleurs, elle n’est pas programmatique. Chacun l’aura compris.
Etonnant non ? comme disait le regretté Pierre Desproges.
Que va faire l’adjointe au maire Nadège Grosbois dans tout ça ?
C’est un secret de Polichinelle pour les observateurs du microcosme politique dionysien qu’en amont de la campagne municipale, Nadège Grosbois, adhérente EELV, (à ce moment là toujours vice-présidente du département, le PS, les équipes de Mathieu Hanotin s’étaient clairement positionnés en sa faveur à l’occasion d’un accord PS-EELV,) aurait posé une condition à sa présence sur la liste « Notre Saint-Denis » : son refus, en cas de ralliement de membres d’EELV, de cohabiter sur une liste où serait présent Kader Chibane. Allez savoir pourquoi ?
Si les réseaux sociaux confirment cette inimitié profonde : Au fait, il est de notoriété publique que Kader et Nadège se détestent, j’aimerais tant être une souris pour voir leurs tendres retrouvailles en Bureau municipal.
On n’en sait pas plus et on repose une question restée jusque là sans réponse : que pense Nadège Grosbois de cet « élargissement » et que va-t-elle faire ? Faire le dos rond ? Partir ?
Nadège Grosbois n’est plus membre d’EELV. Elle a en effet démissionné d’EELV, juste avant d’en être exclue par un vote à l’unanimité moins une voix le 21 avril 2021, pour avoir rejoint Mathieu Hanotin et voté les mesures de son programme. Le plus virulent au groupe local pour son exclusion ? Kader Chibane.
Le même Kader Chibane qui, lors du débat au conseil municipal le jeudi 3 juin 2021 portant sur l’Information sur le déploiement de la politique de sécurité et de tranquillité publique présentée par l’adjointe en charge, Nathalie Voralek, n’intervient pas.
C’est le seul élu au titre d’EELV présent ce jour là puisqu’en ouverture du même conseil la démission de Zaïa Boughilas est annoncée par le maire.
Kader Chibane ne dit donc pas un mot sur l’armement de la police municipale, les caméras, la brigade cynophile évoqués lors de ce point d’information fait à la demande du groupe Saint-Denis à gauche !
Rien sur les sujets ayant pour lui justifiés l’exclusion de Nadège Grosbois.
Etonnant non ? comme disait le regretté Pierre Desproges.
On le redit pour ceux qui n’auraient pas bien saisi : ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent.
Nous en resterons là… pour aujourd’hui.