Un appel signé d’élu.es locaux des villes de Plaine Commune, de conseillères départementales et député.es au président de Plaine Commune, Mathieu Hanotin, pour la mise en place du congé menstruel pour l’ensemble des agentes.

, par Rosalie Merteuil

A l’image de ce qui s’est fait en Espagne dans le cadre de l’adoption d’une loi et tout récemment par une ville pionnière en la matière à Saint-Ouen sur Seine, un courrier en date du 22 mars a été adressé à Mathieu Hanotin pour qu’il mette en place à l’échelle de Plaine Commune le droit au congé menstruel. A l’heure où nous écrivons seul un accusé de réception de son cabinet a été communiqué aux nombreux signataires.

Signé par l’ensemble du groupe d’opposition Saint-Denis à gauche ! auquel appartiennent les conseillères municipales Sofia Boutrih, Nora Bensalah, Florence Haye et Sophie Rigard, cet appel a recueilli la signature d’élu.es issu.es de l’ensemble des collectivités du département, que ce soit des villes, du territoire ou du département ainsi que les signatures des député.es Soumya Bourouaha, Eric Coquerel et Stéphane Peu.

L’adoption d’une loi actant le droit au congé menstruel fait son chemin.
Aussitôt connu ce qui s’est passé en Espagne le 16 février dernier, des parlementaires tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat y ont vu un encouragement à poursuivre ce qui a été initié avec le vote unanime le 13 janvier 2022 d’une résolution, défendue par Clémentine Autain, considérant que l’endométriose est une maladie chronique, évolutive et incurable, qu’elle peut être invalidante et occasionner un traitement prolongé et particulièrement coûteux.

Considérant aussi qu’il existe une inégalité dans la prise en charge des soins en rapport avec la maladie en fonction du lieu de résidence et un important non‑recours ; l’Assemblée nationale a invité le Gouvernement à entamer une réflexion sur la liste figurant à l’article D. 160‑4 du code de la sécurité sociale, relative aux affections comportant un traitement prolongé et une thérapeutique particulièrement coûteuse susceptibles d’ouvrir droit à la suppression de la participation des assurés sociaux aux tarifs servant de base au calcul des prestations en nature de l’assurance maladie, en application du 3° de l’article L. 160‑14 du même code, afin d’y ajouter l’endométriose.
Permettant ainsi une prise en charge à 100% par l’Assurance-maladie de cette affection.

Le droit à un congé menstruel, après la reconnaissance de l’endométriose comme une maladie chronique consacrerait dans le droit du travail une avancée pour des millions de femmes.

Sans attendre son inscription dans le droit du travail, à l’image des villes de Saint-Ouen et de Paris, fruit d’une décision politique cela est désormais possible dans ces deux collectivités.

Ce qui peut se faire à Saint-Ouen ou à Paris doit pouvoir se faire à Plaine Commune et dans toutes les villes au nom du principe de libre administration des collectivités.

Il faut espérer que l’unanimité des forces politiques qui s’est réalisée à l’Assemblée concernant l’endométriose se réalisera sur notre territoire, à minima entre les forces qui se réclame de la gauche, de l’écologie et du féminisme.

Ainsi, il est étonnant que Kader Chibane, le président du groupe dit « EELV et citoyens », tout récemment rallié à la majorité municipale à Saint-Denis, a refusé de s’associer à cet appel.

Surprenant quand l’on connait l’engagement de parlementaires EELV sur le sujet, dont les députés Sandrine Rousseau, Marie-Charlotte Garin et Sébastien Peytavie, qui travaillent sur un dispositif semblable à celui de l’Espagne pour la France.

Etonnant ? Surprenant ? Finalement politiquement compréhensible. Faute sans doute d’avoir obtenu en amont le feu vert de la maison mère (le maire, Mathieu Hanotin) le président, Kader Chibane, de la succursale (le groupe dit « EELV et citoyens ») n’aura ainsi pas pris le risque de déplaire.