Grandes manœuvres de nos « perdreaux de l’année » au conseil municipal du 2 février. La majorité « s’élargit », Duprey se dédit, Grosbois reste coi. Un supposé Val-d’Oisien sénateur du 93 ? C’est fou !

, par Olivier Fort

A quelques heures du conseil municipal de ce jeudi 2 février il est apparu utile de faire un rapide retour sur le jeu de chaises musicales entre élus qui sera dévoilé ce soir, de pointer les inconnues qui subsistent à l’heure où nous écrivons, de vous faire part de quelques commentaires à la suite de l’article du Parisien 93 et de publier un document qui interroge – une fois de plus – sur les lieux de réelle résidence des élus et en particulier sur celui d’un des protagonistes au centre de la soirée : Kader Chibane.

Nous annoncions les mouvements au sein de la majorité municipale dans notre article en date du 20 janvier. La délégation à la sécurité que nous annoncions comme confiée à Gwenaëlle Badufle -Douchez a été confirmée par le maire lors de la cérémonie de vœux aux seniors le 30 janvier.

Nous annoncions le passage de Nathalie Voralek à la propreté ce que nous ne pouvons confirmer définitivement à l’heure où nous écrivons.

Le passage que nous annoncions de deux élus siégeant sur les rangs de l’opposition – sans s’opposer – est lui bien confirmé, Kader Chibane et Whalid Allam ayant depuis annoncé leur ralliement à Mathieu Hanotin. Nous n’avions pas prévu en revanche, rationalistes que nous sommes, le retour d’un revenant, d’un fantôme au sein du conseil, celui de Spencer Laidli permettant, à trois, de constituer un groupe au sein du conseil.

En revanche, nous parions sur le renfort d’un membre de la majorité municipale aimablement détaché afin de permettre la constitution d’un groupe, et bien c’est fait là aussi en la personne de Daniela Dudas habituée manifestement à rendre service puisqu’elle fut à un moment donné conseillère territoriale avant de céder sa place.
C’est un confrère dans un article paru dans l’édition internet du Parisien hier soir qui nous l’apprend.

Nous annoncions une future délégation à un rallié, toujours dans notre article du 20 janvier, à l’occasion du ralliement des élus EELV, la confirmation nous est donnée dans l’article du Parisien annonçant celle qui sera confiée à Whalid Allam.

Nous posions aussi deux questions, le 20 janvier à Corentin Duprey, le 30 janvier à Nadège Grosbois. Qu’allaient-ils faire ? Renier pour l’un ses écrits ? Avaler la couleuvre pour l’autre ?

Nous avons depuis les réponses, Corentin Duprey en bon soldat méritant et co-président de « Notre Saint-Denis » tourne casaque et tresse maintenant des lauriers à ce ralliement des personnes qu’il jurait, dans un post Facebook de son cru, ne plus pouvoir qualifier d’écologistes entre autres amabilités ! Mais bon, en tant que président du Syctom, reconnaissons qu’il a les compétences, connait ses dossiers et a l’ardeur au travail, pour tout ce qui concerne le tri, le recyclage, le réemploi, la valorisation et tout ce qui concerne l’économie circulaire. Transformer du plomb en or. Si Hanotin est magicien (faire du plus avec du moins), Duprey est alchimiste.

Quant à Nadège Grosbois, c’est silence radio, difficile de parler, ce n’est pas une couleuvre, c’est un boa qu’il faut digérer.

L’article du Parisien est intéressant à plus d’un titre et parait ce jour dans la version papier.

On y découvre la délégation confiée à Whalid Allam, qui sera en charge de la démocratie et de la solidarité alimentaire. Ne riez pas. Cet élu, rentré au conseil le 15 septembre 2022 à l’occasion d’une démission en son sein, aura siégé 4 mois et quelques jours sur les rangs de l’opposition. Etre en charge de la démocratie quand on sait qu’il n’y a pas eu le moindre débat au sein de son organisation concernant ce ralliement à la majorité municipale ne manque pas de culot et donne une idée de sa conception de la démocratie. Le jeune élu, a, semble-t-il, une tout autre compétence puisqu’il est titulaire d’un Master, non pas en sciences politiques… mais en gestion de patrimoine. Charité bien ordonnée…

Mathieu Hanotin, interrogé par Le Parisien sur l’absence de mesures portées par les élus qui le rejoignent confirme « On n’a pas fait le choix de mettre telle ou telle action dans la corbeille de la mariée, répond le maire sur ce point. C’est une démarche plus profonde. »

Rien de nouveau donc, aucun apport, la dot est vide en conséquence la corbeille de la mariée aussi. Le ralliement au programme de Mathieu Hanotin constituant sans doute pour lui « la démarche plus profonde ».

La dénonciation de l’absence de tout débat au sein du groupe local, l’absence d’information des instances d’EELV, et l’utilisation sans droit du logo ne semblent pas troubler outre mesure le secrétaire régional d’EELV Rodéric Aarsse, qui, interrogé lui aussi par le Parisien déclare vouloir « calmer le jeu ».

Ces faits précis ont pourtant fortement choqués les membres du Conseil Politique Régional lors de leur réunion qui s’est tenue samedi 28 janvier au matin. Le Conseil Politique Régional a saisi la Commission Régionale de Prévention et de Résolution des Conflits. Qu’en sortira-t-il ?

Si Rodéric Aarsse tente de calmer le jeu en rappelant « l’autonomie » dont disposent les élus et regrette l’absence de débat dans le groupe local, tout en soulignant que « le logo n’appartient pas aux élus » on ne peut-être que stupéfait de ses propos qualifiant son utilisation « de maladresse, ou une faute d’inattention » [ dans la communication du maire faite aux habitants.] !

Cette mansuétude affichée dès maintenant à l’égard des ralliés à la majorité municipale, et cette naïveté (réelle ou feinte) d’un secrétaire régional à l’égard de nos deux perdreaux politiques de l’année (!), à savoir Mathieu Hanotin et Kader Chibane quant à l’utilisation sans droit du logo EELV, interrogent. C’est peu dire.

Mansuétude qui ne va sans doute pas être appréciée au niveau de l’instance départementale d’EELV 93 où l’opération ralliement a fait plus que grincer des dents.

Les discussions internes à EELV, préludes aux fusions et rapprochements de motions en vue de refonte des instances expliquent-elles cette mansuétude, cette volonté de « calmer le jeu » dans les propos de Rodéric Aarsse dans l’édition du Parisien ?

L’utilisation dans un tract toute boite aux lettres sur la première ville du département, dans toute la communication des supports de la majorité relèveraient « d’une maladresse, d’une faute d’inattention » ou comme dirait Mathieu Hanotin d’une « démarche plus profonde »  ?
Soyons sérieux Monsieur Aarsse.

Et Kader Chibane direz-vous dans tout cela ? Nous évoquions la possibilité d’une délégation de vice-président à Plaine Commune, récompense sans doute de son travail conséquent comme conseiller territorial délégué en charge de la transformation de l’autoroute A1 (vous ne vous en étiez pas rendu compte ?) mais il semble, les réseaux bruissent de cette rumeur, que Kader Chibane viserait plus haut. A savoir … les sénatoriales. Mais l’un n’obère pas l’autre.

Sénateur du 93, après avoir été tête de liste du 93 aux élections régionales et élu comme tel conseiller régional. Rumeur que tout cela ?

Comme la rumeur qui lui attribue le fait de vivre non pas dans le 93 mais dans le 95. Un ancien élu, Philippe Caro, avait mis les pieds dans le plat – et dans le Val d’Oise – à l’occasion d’un article assez ancien sur son blog. Nul besoin pour autant de remonter si loin, la question reste d’actualité.

Un document public bien plus récent – d’octobre 2022 – (voir dans le portfolio) conduira donc chaque électrice, chaque électeur, chaque dionysienne, chaque dionysien à se reposer la question : où habite donc ce conseiller municipal de Saint-Denis, ce conseiller territorial délégué de Plaine Commune, ce conseiller régional élu au titre du 93 ? Futur sénateur du 93 ? C’est fou non ?

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