Fusion Saint-Denis-Pierrefitte. Petit séminaire et gros mensonge de Sonia Bennacer.

, par Olivier Fort

Les majorités municipales de Saint-Denis et Pierrefitte se sont réunies samedi pour échanger sur leur projet de création de commune nouvelle. La première adjointe dionysienne Katy Bontinck et la Pierrefitoise Sonia Bennacer, adjointe au maire, n’ont pas peur des mots. Un après midi, quelques heures de réunion sont qualifiés de séminaire. N’hésitant pas non plus sur les épithètes Katy Bontinck indique la tenue d’un « formidable séminaire de travail ». Rien que ça. Qu’en est-il ?

Sonia Bennacer de son côté reste sobre et évoque juste un « séminaire de travail » mais n’hésite pas à mentir. Ainsi elle annonce la présence de « l’ensemble des élus de la majorité, PS, de la gauche et apparentés et EELV Saint-Denis et De Pierrefitte » sur le projet de création d’une commune nouvelle.

C’est tout simplement un mensonge. Les élus EELV et citoyens de Pierrefitte étaient absents à ce « formidable séminaire de travail ». Et les élus de la majorité municipale n’étaient pas au complet.

Un gros mensonge donc pour une élue c’est pas bien. Pour une élue qui briguait même la suppléance de représentante de la Nation pour les législatives de 2020, c’est pas bien du tout. Zéro pointé donc pour la tentative d’intox.

En revanche, la succursale du Parti socialiste, à savoir les élus dionysiens dépositaires de la marque EELV était bien présente. En déplacement sur la ville le conseiller régional Kader Chibane, l’adjoint dionysien à la démocratie (alimentaire) Whalid Allam, accompagné du collaborateur de groupe et co-secrétaire du groupe local EELV, l’immarcescible Essaid Zemouri mais sans sa nouvelle collègue, membre elle dès le début de la maison mère « Notre Saint-Denis ».
Si notre vue ne nous fait pas défaut, on ne distingue pas sur les photos de ce « formidable séminaire » la conseillère municipale Daniela Dudas, ex-conseillère territoriale, exfiltrée à l’insu de son plein gré du groupe « Notre Saint-Denis » pour permettre la constitution de la succursale.

Etrangement, on ne distingue pas non plus Spencer Laidli, c’est vrai que peu amateur des conseils municipaux en soirée il ne faut pas se risquer à s’embarquer dans un séminaire. Le mot peut faire peur.

On découvrira, sur internet, concernant la durée d’un séminaire que « si vous organiser votre événement proche de votre lieu de travail, une journée semble être la durée parfaite d’un séminaire. Comptez 2 à 3 jours maximum si vous vous rendez dans une autre ville. Entre 3 et 7 jours pour un séminaire à l’étranger, en fonction de la destination et du budget alloué. ». On se calme.

Peut-être aurait-il fallu nommer cela « une conférence » ?

Mais bon, conférence ça reste inquiétant : « Les conférences servent généralement plus à discuter et à présenter tandis que les séminaires sont davantage pour se retrouver et se former de manière moins formelle. Les conférences sont parfois des parties de séminaires. L’un comme l’autre peuvent s’étendre sur plusieurs jours. »

Une conférence ? On imagine à l’image des conseils municipaux que ce ne devait pas être la foire d’empoigne pour prendre la parole. Qui tient le crachoir tient la réunion. Conférence pouvait convenir mais oulah ?! Plusieurs jours !

Fallait-il donc nommer cela un séminaire ? Une conférence ? Ou tout simplement une réunion ? Les échanges entre cabinets ont conclu que le mot séminaire possédait en lui-même une haute valeur ajoutée quasi intrinsèque. Tu participes à une réunion, bof, c’est classique et quelquefois un peu ennuyeux. Une conférence, ça peut vite être carrément très chiant. Alors que participer à un séminaire c’est déjà t’accorder une partie de l’intelligence (collective mais s’échappant du cerveau du boss) qui va irriguer ledit séminaire.

Essayez avec vos amis :

– « J’étais présent à une réunion formidable ».
– « Fais chier, y a pas beaucoup de réseau ici ». Le flop.

Tentez plutôt :

– « J’ai participé à un formidable séminaire de travail »
– « Ah ouais, trop de la chance … C’était quoi ? »
– « Bah c’était… c’était « formidable ».
– « Ok, mais c’était quoi ? »
– « Bah, c’était pour ressouder nos rangs, ils nous ont expliqué que tout s’était fait un peu vite, la fusion tout ça, c’était pas trop partagé, plutôt VIP même, là on est tous dans le mouv, tu vois, ouais, franchement trop cool »
– « Mais du coup, les VIP, ils vous ont dit quoi ? »
– « Bah, que ça allait bien se passer, tu vois en fait maintenant ça va être les vacances mais à la rentrée, on va, comment dire, associer les habitants en septembre pour construire la charte de gouvernance du projet. »
– « Ah ok mais pourquoi faire ? »
– « Bah pour associer »
– « Ah oui, ok, ils vous mettent au courant du truc, vous faites une réunion, euh un séminaire et puis après vous mettez au courant les habitants… »
– « C’est ça, c’est un séminaire, mais à la rentrée on rentre dans la charte de gouvernance du projet »
– « La gouvernance, une charte ah ? trop bien »
« Ca va être chaud quand même »
« Bah pourquoi ? »
« Bah en fait, j’ai réfléchi après le séminaire, pas trop pendant, faudrait supprimer les phones, c’était pas trop fait pour réfléchir en fait, mais comme il n’y a pas l’accord des habitants sur le projet, ça a été annoncé cash comme pour les bus dans le centre ville tu vois, et comme on va parler gouvernance du projet, charte, tout ça, tu vois le bin’s, faut un peu déminer le truc ».
« Ah ouais, c’est con, ça… mais pourquoi parler gouvernance du projet et pas du truc direct »
« Bah non justement, tu parles gouvernance, charte, genre le projet c’est déjà plié, emballé, t’as capté ? »
« Ah ouais, c’est malin »
« Ca va être chaud quand même, les habitants tout ça… »
« Bah, faites un séminaire »
« Ah ouais tiens bonne idée, top, je vais en parler au boss ».

Mots-clés