Après le village Coca-Cola cet été, une patinoire support publicitaire au pied de la Basilique et de la Maison d’Education de la Légion d’Honneur !

, par Rosalie Merteuil

Pour Bel hiver 2023, la municipalité monte d’un cran. Sous le patronage de la mission grands événements, pilotée par Shems El Khalfaoui, un avis public d’appel à candidature vient d’être lancé par la ville de Saint-Denis pour un affichage publicitaire sur le pourtour de la patinoire de 525 m2 installée du 15 décembre 2023 au 7 janvier 2024. A la gabegie énergétique on ajoute cette année le mépris pour le patrimoine. Que disent la loi et les documents de Plaine Commune ?

Quel que soit le bout par lequel on aborde le sujet on est stupéfait de la manière dont la municipalité traite cet espace public. Nous sommes dans un secteur protégé, avec la Basilique et le site de la Maison d’Education de la Légion d’Honneur, tous deux classés monuments historiques et l’on s’apprête à y installer un linéaire de 82 m de publicités commerciales !

Le RLPi (Règlement local de publicité intercommunal) de Plaine Commune règlemente l’affichage publicitaire et les enseignes à l’échelle du territoire. Il fixe, secteur par secteur, les règles en matière d’affichage publicitaire et d’enseignes. 

L’objectif est de protéger le paysage, l’environnement et le patrimoine tout en assurant une bonne visibilité aux commerçants et aux entreprises du territoire.

Vous avez bien lu : protéger le patrimoine.

Le législateur l’a bien prévu aussi en amont puisque elle est interdite entre autres à moins de 100 mètres et dans le champ de visibilité des immeubles présentant un caractère esthétique, historique ou pittoresque.

C’est bien le cas qui nous intéresse ici.

Alors de quoi le maire, l’adjoint au maire, la majorité municipale vont-ils se prévaloir pour afficher tant de libéralités vis à vis de la loi, de leur propre orientation en matière de respect du patrimoine ?

Une mesure dérogatoire ? Le fait du prince ?

Le fait d’un maire qui s’accorde beaucoup de libertés avec les règles et le respect du droit moral des architectes.

On l’a constaté lors des travaux de la place du 8 mai 1945 dans les conditions dans lesquelles a été effectuée la destruction d’une fontaine conçue par les architectes Paul Chemetov et Borja Huidobro, on le constate aujourd’hui encore avec les interventions sur la couverture de l’autoroute A1 et le traitement infligé au travail du paysagiste Michel Corajoud sur lequel nous reviendrons très prochainement.

Respect du patrimoine, respect des orientations de la collectivité, respect des règles qu’il édicte ?

Le maire-président, jamais en reste pour rappeler à ses administrés le respect des règles et de la loi, vapote en conseil municipal à côté de sa première adjointe… à la santé… Le prince en son conseil…

Le Blog de Saint-Denis reviendra sur ces sujets. La patinoire c’est ici.
Coca-Cola c’est .